Ce 16 octobre, à quatre heures et demie du matin.
C'est à vous, ma soeur, que j'écris pour la dernière fois. Je viens d'être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montrer la même fermeté que lui dans ces derniers momens. Je suis calme comme on l'est quand la conscience ne reproche rien. J'ai un profond regret d'abandonner mes pauvres enfans; vous savez que je n'existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre soeur. Vous qui avez, par votre amitié, tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J'ai appris, par le plaidoyer mérite du procès, que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n'ose lui écrire ; elle ne recevrait pas ma lettre; je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra : recevez pour eux deux, ici, ma bénédiction.
J'espère qu'un jour, lorsqu'ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu'ils pensent tous deux à ce que je n'ai cessé de leur inspirer; que les principes et l'exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie ; que leur amitié et leur confiance mutuelle en feront le bonheur.
Que ma fille sente qu'à l'âge qu'elle a, elle doit toujours aider son frère par les conseils que l'expérience qu'elle aura de plus que lui, et son amitié pourront lui inspirer. Que mon fils, à son tour, rende à sa soeur tous les soins et les services que l'amitié peut inspirer : qu'ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union.
Qu'ils prennent exemple de nous ! Combien, dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolation ! Et dans le bonheur, on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami.
Et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ?
Que mon fils n'oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : qu'il ne cherche jamais à venger notre mort.
J'ai à vous parler d'une chose bien pénible à mon coeur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine; pardonnez-lui, ma chère soeur; pensez à l'âge qu'il a, et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu'on veut, et même ce qu'il ne comprend pas. Un jour viendra, j'espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J'aurais voulu les écrire dès le commencement du procès; mais outre qu'on ne me laissait pas écrire, la marche en a été si rapide, que je n'en aurais réellement pas eu le temps.
Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle ou j'ai été élevée et que j'ai toujours professée, n'ayant aucune consolation spirituelle et à attendre, ne sachant pas s'il existe encore ici des prêtres de cette religion ; et même le lieu où je suis les exposerait trop, s'ils y entraient une fois.
Je demande sincèrement pardon à dieu de toutes les fautes que j'ai pu commettre depuis que j'existe. J'espère que dans sa bonté, il voudra bien recevoir mes derniers voeux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu'il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais, et à vous, ma soeur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j'aurais pu vous causer.
Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu'ils m'ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et soeurs. J'avais des amis; l'idée d'en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant; qu'ils sachent du moins que, jusqu'à mon dernier moment, j'ai pensé à eux ! Adieu, ma bonne et si tendre soeur; puisse cette lettre vous arriver ? Pensez toujours à moi; je vous embrasse de tout mon coeur, ainsi que mes pauvres et chers enfans : mon dieu ! qu'il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu! je ne vais plus m'occuper que de mes devoirs
spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on 'amènera peut-être un prêtre; mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger.
16 octobre 1793
Marie-Antoinette vit sa dernière journée.
Après 76 jours à la Conciergerie
A la Conciergerie, dans sa cellule, le bourreau et ses aides sont venus la préparer pour son exécution.
23 ans plus tôt, jeune princesse autrichienne, elle arrive en France sous les acclamations.
Elle vient épouser le dauphin, Louis-Auguste, qui sera bientôt roi sous le nom de Louis XVI.
A Versailles, la future reine de France, se trouve isolée, exposée aux hostilités diverses de la cour, auprès d’un mari distant.
Il lui faudra sept longues années pour lui donner un premier enfant…
Peut-être est-ce à cause de cela que Marie-Antoinette se réfugia dans un monde où seul son plaisir comptait ?
On la disait dépensière, joueuse, et frivole sans doute pour échapper à une vie régie par trop de contraintes étouffantes.
23 ans plus tard, cette même femme, déchue de son titre de reine, est menée à la guillotine.
Elle est vieillie avant l’âge. Ses cheveux sont gris.
Les cris qui s’abattent maintenant sur elle sont des cris de haine.
Que s’est-il passé ?
Pourquoi cette mort ?
Marie-Antoinette, la véritable histoire 1
Marie-Antoinette, la véritable histoire 2
Marie-Antoinette, la véritable histoire 3
Marie-Antoinette, la véritable histoire 4
Marie-Antoinette, la véritable histoire 5
Marie-Antoinette, la véritable histoire 6
envoyé par apocalyptique00.
Marie-Antoinette d`Autriche
reine de France, Erzherzogin von Österreich
(Maria-Antonia von Habsburg-Lothringen)
Née le 2 novembre 1755 à Vienne (Autriche)
© Musée de la Révolution Française, Vizille, Photo RMN - M. Bellot
Son parcours
Exécutée le 16 octobre 1793 à Paris à l'âge de 37 ans à 11H
prononciation du verdict par le président Herman. Marie-Antoinette, condamnée à mort
guillotinée vers 11 heures du matin, dix mois après son mari, Louis XVI.
Déroulement: Cliquez sur la photo
décret de la Convention invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations
Inhumée à la Basilique Saint-Denis
Vendrededi 16 octobre 2009
à 12H
à la Basilique Royale de Saint-Denis
célébrée dans le rit extraordinaire
Cliquez pour un diaporama
Chapelle à la Conciergerie
Stele à la mémoire de Louis XVI et de Marie Antoinette chapelle expiatoire conciergerie palais de la cité Paris
Une archive vidéo de l'INA
Cliquez
- François Étienne de Lorraine, duc de Lorraine et de Bar (François III, 1729-1737), Herzog von Teschen (1737-1765), Duca di Parma et di Piacenza (Francesco II, 1738-1748), König von Ungarn et von Böhmen (1745-1765), empereur Romain-Germanique (1745-1765) Ordre de la Toison d'Or Autrichienne chevalier (1723-1740) - brevet n° 0667, 2e chef et souverain (1740-1765).Né le 8 décembre 1708 à Nancy (54) - Décédé le 18 août 1765 à Innsbruck (Autriche) à l'âge de 56 ans
- Maria Theresia von Habsburg, impératrice Romain-Germanique (1745-1765), Erzherzogin von Österreich, duchessa di Parma (1740-1748), König von Ungarn (1740-1780), Königin von Böhmen (1743-1780), prinses der Nederlanden (1740) Née le 13 mai 1717 à Vienne, Autriche - Décédée le 29 novembre 1780 à Vienne, Autriche à l'âge de 63 ans
- Mariée le 16 mai 1770 à la chapelle royale ND à Versailles (78) avec Louis XVI de Bourbon, duc de Berry, dauphin de France (20 décembre 1765 - 10 mai 1774), roi de France (10 mai 1774 - 21 septembre 1792), roi de Navarre (Louis V, 10 mai 1774 - 21 septembre 1792) Né le 23 août 1754 à Versailles (78) - Exécuté le 21 janvier 1793 Place de la Concorde à Paris à l'âge de 38 ans
- dont
- Marie-Thérèse Madame Royale duchesse d'Angoulême Née le 19 décembre 1778 à Versailles (78). Baptisée le 19 décembre 1778 à Notre-Dame àVersailles (78) par le cardinal de Rohan - Décédée le 19 octobre 1851 à Frohsdorf à l'âge de 72 ans - Inhumée dans la Crypte Convento di Castagnavizza (Go)
- Louis dauphin de France (1781 - 4 juin 1789) Né le 22 octobre 1781 - Décédé le 4 juin 1789 à l'âge de 7 ans
- Louis XVII duc de Normandie, dauphin de France (4 juin 1789 - 21 septembre 1792) Né le 27 mars 1785 à Versailles (78). Baptisé le 27 mars 1785 à Notre-Dame, Versailles (78) - Décédé le 8 juin 1795 à la Prison du Temple à Pari à l'âge de 10 ans
- Marie Sophie Helene Beatrice de Bourbon Née le 9 juillet 1786 - Décédée le 16 juin 1787 à l'âge de 11 mois
- Filleul: Louis Antoine de Bourbon-Condé, duc d'Enghien 1772-1804
- Filleul: Louis-Philippe Ier d'Orléans, roi des Français 1773-1850
- Filleul: Antoine d'Orléans 1775-1807
- Filleule: Laure Hinner 1777-1836
- Filleule: Adélaïde d'Orléans 1777-1847
- Filleule: Antoinette Louise Auguié 1780-1833
- Filleul: Louis Emmanuel de Guignard de Saint-Priest, duc d'Almazan 1789-1881
- Témoin au mariage de Louis d'Aumont, duc de Villequier 1736-1814 et de Antoinette Marguerite Henriette Mazade 1756-1822
- Témoin au mariage de Charles Odet du Mas, marquis de Paysac 1749-1821 et de Jeanne Pétronille de Burman de Valeyre +1826
-
Fille de la toute-puissante impératrice Marie-Thérèse qui règne à Vienne. Depuis sept ans, la France et l'Autriche sont réconciliées et en 1770, le mariage du Dauphin, petit-fils de Louis XV, avec une archiduchesse vient sceller cette alliance que d'aucuns persistent à trouver contre nature et qui inquiète l'impératrice elle-même. Elle a 15 ans, il en a 16. Ce mariage hâte la construction de l'Opéra, cadre des festivités des noces.
----------------------------------------------------------------------------------
Née à Vienne (Autriche) le 2 novembre 1755, morte à Paris le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est la quatrième fille de l'empereur François Ier de Lorraine et de Marie-Thérèse d'Autriche.
Afin de réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg, le ministre Choiseul mène des négociations qui conduiront au mariage de Marie-Antoinette avec Louis le Dauphin futur Louis XVI.
Au printemps 1770, elle épouse le dauphin Louis, petit-fils de Louis XV. Les fêtes données à cette occasion sont magnifiques, à Paris, le feu d'artifice est l'occasion d'une bousculade monstre qui fait cent trente-deux morts.
La petite archiduchesse fait vite la conquête de toute la cour ; elle est « délicieuse » selon ses contemporains, toute menue, blonde, blanche et rose avec déjà cette grâce et ce port de tête qui faisait dire à son page que, comme on offrait une chaise aux autres femmes, on avait envie de lui avancer un trône.
Mais elle se laisse vite entraîner dans les coteries et les intrigues et d'autant plus facilement que son nouvel époux ne semble guère s'intéresser à elle. Elle doit attendre huit ans, dans l'inquiétude d'être reconnue stérile, la naissance de sa fille, la petite « Madame Royale ».
Pour tromper son ennui ce sont des fêtes et bals, des tables de jeu où elle perd des sommes astronomiques, des escapades avec ses compagnons favoris qui font d'autant plus jaser que l'on connaît ses problèmes conjugaux. Sa mère Marie-Thérèse lui conseille de moins dépenser, d'avoir plus de considération pour le roi et pour l'étiquette. En 1775 Marie-Thérèse écrira à l'ambassadeur de France à Vienne : « Ma fille court à grands pas vers sa ruine ».
Devenue reine en 1774, face à la faiblesse de Louis XVI, on peut raisonnablement penser que c'est elle qui gouverne. Elle place tous les siens et fait chasser tous ceux qui lui ont déplu. Marie-Thérèse sa mère meurt en 1780 et les conseils judicieux que cette dernière lui dispensait s'en vont avec elle. A partir de ce moment, Marie-Antoinette va cumuler les erreurs.
En 1784, elle soutient les intérêts de son frère Joseph II dans sa querelle avec les Pays-Bas, Louis XVI, refuse de prendre le parti de l'Autriche ; les manœuvres de la reine ayant abouti à un accord désavantageux pour la France, le peuple lui donne son surnom : « l'Autrichienne ».
1785, c'est l'affaire du « collier » qui éclate. Marie-Antoinette est victime d'une escroquerie montée par une aventurière qui se fait appeler La Motte-Valois. Elle est aussi victime de la bêtise du cardinal de Rohan et des rancunes de tous ceux qu'elle a malmenés. Sure de son innocence, elle exige l'arrestation de Rohan et un procès public. La fausse comtesse est condamnée, Rohan innocenté et le scandale éclabousse la couronne française.
Marie-Antoinette est maintenant détestée par tout le monde et plus particulièrement par le peuple. La misère engendrée par les mauvaises récoltes successives, c'est elle ; la faillite du Trésor, révélée en 1787, c'est elle. Sa seule consolation est son amant Axel de Fersen, l'officier suédois qui lui a été présenté en 1774. Leur amour durera jusqu'à la mort de la reine.
Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis avec les députés de l'Assemblée, elle reste murée dans son orgueil et ne peut admettre cette idée nouvelle de Nation. Elle va encore plus loin dans cette démarche en refusant l'aide de La Fayette, de Mirabeau et de Barnave. Elle accepte toutefois une entrevue avec Mirabeau, le 3 juillet 1790, mais ne peut admettre l'idée d'une monarchie constitutionnelle. Pour elle la seule solution serait l'aide de son frère ou d'armées étrangères. En 1792 encore, elle refuse le secours de Dumouriez. Elle pousse à la guerre, pensant que c'est de là que viendra le salut, la délivrance.
Depuis octobre 1789, elle est quasi-captive de la nation avec sa famille ; les épreuves ont fait d'elle une mère admirable, une épouse exemplaire qui a de l'estime et de l'affection pour l'homme maladroit mais bon que le sort lui a donné. Elle fait face avec courage et dignité aux grandes journées révolutionnaires, c'est sur elle que se cristallisent les haines populaires ; elle n'est plus que l'infâme, la bête féroce dont il faut arracher le cœur.
Elle amène Louis XVI à l'idée de fuite : ils seront arrêtés à Varennes, le 20 juin 1791. Le 13 août 1792, elle est enfermée avec les siens dans le vieux donjon du Temple. Tous ses amis lui sont arrachés, emprisonnés, exécutés, massacrés. Après l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, on la sépare de son fils âgé de huit ans qu'elle entend bientôt jurer avec ses geôliers dans la cour de la prison.
En octobre c'est le procès. Mêlant dans son réquisitoire les arguments les plus fondés sur les dépenses de la reine et son action politique avec des récits fantaisistes sur les « orgies » de la cour, Fouquier-Tinville y joint, à l'instigation d'Hébert, d'infâmes accusations sur des pratiques sexuelles auxquelles elle aurait initié son fils. Elle répond à tout avec une grande dignité.
Marie-Antoinette ne sait pas que sa mort est déjà décidée et garde jusqu'au bout l'espoir, un espoir entretenu par les nombreux dévouements qu'elle inspire jusqu'à la fin. Ses deux avocats Chauveau-Lagarde et Tronson du Coudray épuisent en vain leur éloquence et sont arrêtés en pleine audience.
En ce jour du 16 octobre 1793, elle est condamnée à quatre heures du matin et conduite à l'échafaud quelques heures plus tard. Âgée de trente-huit ans, elle en paraissait alors soixante : depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs.
Ses restes ont été transportés à la cathédrale de Saint-Denis en 1815.
Au cimetière de la Madeleine où fut inhumée Marie-Antoinette, Louis XVIII en fit un lieu d'expiation, un symbole de la pérennité monarchique, un enclos de prières et de méditation. Il fit construire une chapelle (la chapelle expiatoire) qui fut érigée par Le Bas et Fontaine en 1826. La chapelle est ornée de deux figures sculptées représentant Louis XVI et Marie-Antoinette. Le cimetière de la Madeleine se nomme aujourd'hui le square Louis XVI.