- Né le 21 septembre 1243
- Décédé le 13 janvier 1259 à Paris à l'âge de 15 ans
- Inhumé à l' Abbaye de Royaumont
- Louis IX (Capétiens), roi de France (1226-1270)Saint Louis chef de la septième, et de la huitième croisade Né le 25 avril 1214 à Poissy - Décédé le 25 août 1270 à Tunis à l'âge de 56 ans. Inhumé en mai 1271 à Saint-Denis
- Marguerite de Provence, reine de France (1234-1270) Née en 1221 à Saint-Maime, près Forcalquier - Décédée le 21 décembre 1295 à Paris à l'âge de 74 ans. Inhumée à Saint-Denis
- Filleul: Nicolas de Dreux 1249-1251
1411
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- Richard of Conisburgh Plantagenêt, Earl of Cambridge 1376-1415
- Anne Mortimer 1390-1411
- Marié avant 18 octobre 1424 avec Cecily Nevill 1415-1495
- dont
1415
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- Ernst I der Eiserne von Habsburg, Herzog von Österreich 1377-1424
- Cimburka Piast 1394-1429
- Marié le 16 mars 1452, Roma, avec Leonor de Aviz, infanta de Portugal 1434-1467
- dont
- Christoph 1455-1456
- Maximilian I 1459-1519
- Helena 1460-1461
- Kunigunde 1465-1520
- Johann 1466-1467
1549
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- Né le 21 septembre 1549
- Décédé en août 1559 à l'âge de 9 ans
- Claude de Lorraine, duc d'Aumale 1526-1573
- Louise de Brézé, dame d'Anet 1518-1577
1562
Vincent Ier de Mantoue
noble italien, duc de Mantoue et de Montferrat († 18 février 1612, 49 ans).
1633
Jacques II d'Angleterre
roi († 16 septembre 1701).
1638
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- Louis de Courcillon, marquis de Dangeau
- Charlotte des Nouhes, dame de Dangeau 1608-1650
- Marié en 1670 avec Françoise Morin +1682
- dont
- Marie 1671-1718
- Remarié le 26 mars 1682 avec Sophie-Marie zu Löwenstein-Wertheim-Rochefort, Gräfin zu Löwenstein 1664-1736
- dont
- Philippe Egon 1687-1719
- Filleul: Philippe Jean Baptiste Bellier, sieur de Rougenou 1714-1794
1640
duc d'Orléans
(apanage)
frère unique du roi
Fils de France, duc d'Anjou (de sa naissance jusqu'en 1668) puis duc d'Orléans[1]
duc de Chartres[1], de Valois[1], de Nemours[2] et de Montpensier[3], de Châtellerault[3], de Saint-Fargeau [3]
et de Beaupréau[3], Pair de France[4]
Prince de Joinville[3], comte de Dourdan et de Romorantin[2], comte de Mortain[3], comte de Bar-sur-Seine[3], vicomte d'Auge et de Domfront[3], marquis de Coucy et de Folembray[2], marquis de Mézières[3]
baron de Beaujolais[3], seigneur de Montargis[1], chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit[5]
Philippe de France
Portant une armure à fleur de lys et le cordon bleu de l'Ordre du Saint-Esprit.
Philippe de France (né le 21 septembre 1640 à Saint-Germain-en-Laye
mort le 9 juin 1701 au château de Saint-Cloud)
prince de France, fils de Louis XIII et frère de Louis XIV.
Le petit Monsieur (ici en robe), avec son frère Louis XIV.
Il est généralement désigné sous ses titres de duc d'Orléans ou Monsieur.
Ses descendants directs forment la branche d'Orléans.
Le portrait de Philippe d’Orléans par Pierre Mignard
par interencheres
Ce portrait représentant Philippe d’Orléans, Monsieur, Frère du Roi Louis XIV est l’oeuvre de Pierre Mignard (1612-1695). Il a été mis aux enchères le samedi 14 juin 2008 à Orléans par la maison de ventes Binoche et de Maredsous. Adjugé à 40 000 € (hors frais) et préempté par l’Etat pour le château de Versailles. Stéphane Pinta, expert au Cabinet Turquin nous présente ce tableau.
La figure haute en couleur de Monsieur, frère du Roi, ancêtre de tous les princes actuels, vient contredire l’image compassée et désexualisée que les anti-Koons ont tenté de donner du Versailles louis-quatorzien
- Monsieur, Ecole Pierre Mignard © DR SAINT-SIMON, dans ses Mémoires, dresse de lui un portrait resté célèbre : "C’était un petit homme ventru, monté sur des échasses tant ses souliers étaient hauts, toujours paré comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute étalée devant, noire et poudrée et des rubans partout où il pouvait mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propreté même. On l’accusait de mettre imperceptiblement du rouge..." [1]. Philippe d’Orléans dit Monsieur, frère cadet de Louis-Dieudonné dit Louis XIV, avait alors la cinquantaine.
SAINT-SIMON, dans ses Mémoires, dresse de lui un portrait resté célèbre : "C’était un petit homme ventru, monté sur des échasses tant ses souliers étaient hauts, toujours paré comme une femme, plein de bagues, de bracelets et de pierreries partout, avec une longue perruque toute étalée devant, noire et poudrée et des rubans partout où il pouvait mettre, plein de sortes de parfums et en toutes choses la propreté même. On l’accusait de mettre imperceptiblement du rouge..." [1]. Philippe d’Orléans dit Monsieur, frère cadet de Louis-Dieudonné dit Louis XIV, avait alors la cinquantaine.
Le jeune homme qu’il fut avait été des plus minces, fort beau et en tout gracieux. Surtout quand il s’habillait en fille, comme il l’affectionnait dès la plus tendre enfance, pratique encouragée dit-on par Mazarin pour l’éloigner des tentations du pouvoir. Son compagnon de jeu d’alors, le futur abbé de Choisy, travesti Grand Siècle et amateur de jolies filles tout en étant prêtre et auteur d"une Histoire de l’Église en onze volumes, témoigne : "On m’habillait en fille toutes les fois que le petit Monsieur venait au logis, et il y venait au moins deux ou trois fois la semaine. J’avais les oreilles percées, des diamants, des mouches et toutes les autres petites affèteries auxquelles on s’accoutume fort aisément et dont on se défait fort difficilement. Monsieur, qui aimait tout cela, me faisait toujours cents amitiés. Dès qu’il arrivait, suivi des nièces du cardinal Mazarin, et de quelques filles de la Reine, on le mettait à la toilette, on le coiffait (...). On lui ôtait son justaucorps, pour lui mettre des manteaux de femme et des jupes..." [2].
Jeune homme, le prince conserva l’habitude de se travestir, profitant des bals masqués et autres carnavals pour assouvir son goût en public, ce qui ne troublait pas même sa mère : "Quand j’arrivai au Louvre, Monsieur était habillé en fille avec les cheveux blonds. La reine me disait qu’il me ressemblait", note la Grande Mademoiselle, sa cousine. Il avait dix-huit ans. Sans doute eût-il aimé vivre ainsi le plus souvent mais, selon l’abbé de Choisy, "il n’osait à cause de sa dignité : les princes sont emprisonnés dans leur grandeur. Mais il mettait le soir des pendants d’oreille et des mouches, et se contemplait dans ses miroirs, encensé par ses amants". Parmi ceux-ci, appelés chastement "favoris" par des générations d’historiens, on trouvait le marquis de Châtillon, le comte de Guiche et le grand amour de sa vie le chevalier de Lorraine "fait comme on peint les anges" avec qui il vécut une laison orageuse durant trente ans [3]. Il semblerait qu’avec tous, il entretint des relations sur le mode sado-masochiste, moralement si ce n’est autrement.
- La famille de Louis XIV (Monsieur à gauche) par Jean Nocret | Versailles © DR
UNE PETIT SODOME
Alors que le crime de sodomie, au XVIIe siècle, était encore passible de la mort par le bûcher [4], l’aristocratie, et plus encore l’entourage royal était peu inquiété, pour ne pas dire jamais. Bien au contraire. Bien que cela nous stupéfie aujourd’hui, le "vice italien" comme on l’appelait alors semble avoir été communément admis. Ainsi, malgré la "singulière horreur [du roi] pour tous les habitants de Sodome" dixit Saint-Simon [5], la Cour de France comptait son lot de bougres et de bardaches [6] parmi lesquels, hormis Monsieur, de grands noms : le prince de Condé, les ducs de Vendôme, de Villars et de Gramont, le prince Eugène de Savoie, les maréchaux de Turenne et d’Huxelles... Rien d’étonnant d’y compter de grands militaires, l’armée était alors très homophile tout comme l’Eglise d’ailleurs jusqu’à de hauts prélats comme le cardinal de Bouillon connu pour ses "moeurs infâmes" et très apprécié du roi [7]. Les femmes n’étaient pas en reste. On cite volontiers comme adepte d’amours lesbiens, la princesse de Monaco [8]. Enfin, parmi les artistes - ce qui nous surprend moins aujourd’hui - l’exemple le plus connu reste bien entendu Jean-Baptiste Lully, le musicien préféré du roi, que l’on disait lier de coeur avec son librettiste Philippe Quinault.
Une Cour versaillaise en voie de se transformer en une "petite Sodome" selon le mot du marquis de Sourches [9], avec, dans les années 1680, la constitution d’une société secrète homosexuelle dont les membres de plus en plus nombreux se recrutaient dans la plus haute noblesse. On y trouvait le jeune fils du roi, le comte de Vermandois, bâtard légitimé d’à peine quatorze ans, ce qui déclencha l’ire royale [10]. Traumatisé par la récente Affaire des Poisons mêlant orgies et messes noires, le roi mit brusquement fin à cette maçonnerie de moeurs, son indignation morale servant de prétexte à dissoudre un groupe de jeunes seigneurs remuant lui rappelant par trop la Fronde. Puis la colère du roi passée, malgré l’avis du prédicateur Bourdaloue qui l’excitait contre "ces monstres que l’Ecriture lui défend de nommer" [11] mais dissuadé par son ministre Louvois de mener plus avant une campagne contre les sodomites de la Cour qui aurait eu pour conséquence de ruiner... l’armée [12], la vie et la nature reprirent leur cours.
AU POIL ET À LA PLUME
Bien que ces catégories n’aient eu aucun sens à l’époque, homosexuels, hétérosexuels ou "au poil et à la plume" selon l’expression consacrée [13], toutes et tous avaient en commun de différencier nettement l’assouvissement de leurs plaisirs particuliers d’avec leur fonction ou leur devoir de procréation dans le cadre strict de mariages toujours arrangés [14]. Ainsi, Monsieur vécut toute sa vie ouvertement ses amours masculines, "avec le plus grand scandale" selon le prude Saint-Simon [15], tout en assumant - gardien intransigeant de l’Etiquette - son rang, ses devoirs religieux comme conjuguaux. De la même façon, son frère, hétérosexuel de nature, parallèlement à un mariage officiel, enchaîna les maîtresses de plus en plus jeunes, essaimant quelques "bâtards", jusqu’à Madame de Maintenon avec qui il se maria secrètement et qui le convertit sur le tard à la bigoterie.
- La Princesse Palatine par François de Troy (détail) © DR
Monsieur, qui eut six enfants de deux mariages, formait avec sa seconde épouse, Charlotte-Élisabeth de Bavière dite la princesse Palatine, un couple des plus pittoresques et disparates. Elle était presque autant masculine que lui était efféminé. Elle adorait la chasse quand Monsieur ne supportait pas l’idée de tuer un animal, sa forêt de Saint-Cloud étant pour les créatures du Bon Dieu un havre de paix. Madame n’avait aucun goût pour la toilette, le maquillage et les bijoux quand lui en rafollait au point qu’il l’obligeait à se parer pour les grandes occasions. Elle fut contrainte de faire intervenir son confesseur pour qu’il cesse de la "farder de rouge contre [sa] volonté" [16].
La princesse a laissé suffisamment de lettres - on dit qu’elle en a écrit 60 000 ! - pour qu’on ait une idée de leur intimité. Une fois passée la surprise d’un époux couvert de pierreries et noyé de parfum - lui, en la découvrant, aurait murmuré à ses mignons "Oh ! comment pourrais-je coucher avec elle ?" [17] -, elle accepta ses goûts avec placidité : "Pour ce qui est de Monsieur, j’ai beau faire de mon mieux pour le persuader que je ne veux pas le troubler dans ses divertissements et son amour des hommes, il croit toujours que je veux l’empêcher de donner tout son bien à ses galants..." écrit-elle par exemple à sa tante en 1693 [18]. Comment pourrait-elle être choquée de ses moeurs, elle qui y voit un signe de grandeur : "Tous les héros étaient ainsi : Hercule, Thésée, Alexandre, César, tous étaient ainsi et avaient leurs favoris..." Grâce à sa fine analyse, on comprend mieux comment ces messieurs s’arrangeaient de la condamnation de l’Eglise : "Ceux qui, tout en croyant aux Saintes Écritures n’en sont pas moins entâchés de ce vice-là, s’imaginent que ce n’était un péché que tant que le monde n’était pas peuplé. Ils s’en cachent tant qu’ils peuvent pour ne pas blesser le vulgaire, mais entre gens de qualité on en parle ouvertement. Ils estiment que c’est une gentillesse et ne font pas faute de dire que depuis Sodome et Gomorrhe notre Seigneur Dieu n’a plus puni personne pour ce motif..." [19]. Trente ans de fréquentation de la Cour l’ont rendu experte de la question homosexuelle : "Sur ce chapitre, je suis devenue tellement savante ici en France, que je pourrais écrire des livres là-dessus." reconnaît-elle en 1701 [20].
CORVÉE CONJUGALE
Sous la plume truculente de La Palatine, Liselotte pour les intimes, les anecdotes savoureuses ne manquent pas. Dans une lettre écrite une fois Monsieur décédé, on apprend ainsi l’usage très particulier qu’il faisait de son chapelet pour l’assister dans le lit conjugal :
- Monsieur, père de famille, près du portrait de sa fille par Mignard (détail) © DR
"Feu Monsieur m’a fait rire une fois de bon coeur. Il apportait toujours au lit un chapelet d’où pendait une quantité de médailles, et qui lui servait à faire ses prières avant de s’endormir. Quand cela était fini, j’entendis un grand cliquetis de médailles, comme s’il les promenait sous la couverture. Je dis : "Dieu me le pardonne, mais je soupçonne que vous faites promener vos reliques et vos images de la Vierge dans un pays qui lui est inconnu." Monsieur répondit : "Taisez-vous, dormez. Vous ne savez ce que vous dites." Une nuit je me levai en douceur et je dirigeai la lueur du bougeoir dans le lit comme il promenait ses médailles sous la couverture. Je le saisis par le bras et lui dis en riant : "Pour le coup, vous ne sauriez plus me le nier". Monsieur rit aussi et dit : "Vous qui avez été huguenote, vous ne savez pas le pouvoir des reliques et des images de la Sainte Vierge. Elles garantissent de tout mal les parties qu’on en frotte". Je répondis : "Je vous demande pardon, Monsieur, mais vous ne me persuaderez point que c’est honorer la Vierge que de promener son image sur les parties destinées à ôter la virginité". Monsieur ne put s’empêcher de rire et dit : "Je vous prie, ne le dîtes à personne" [21]. Raté, trois siècles après, on en rit encore.
Une fois leur descendance assurée, à partir de 1676, Monsieur abandonna son épouse à sa chambre, pour le plus grand bonheur de celle-ci qui connut là la fin de son calvaire :
"Peu après la naissance de ma fille (...), Monsieur a fait lit à part, et le commerce ne me plaisait pas assez pour prier feu Monsieur de revenir dans mon lit. Quand Sa Dilection dormait dans mon lit, je devais me tenir sur le bord, si bien que je suis tombée souvent en dormant du lit, car S.D. ne pouvait souffrir qu’on le touchât, et quand cela m’arrivait en m’endormant d’étendre un pied et de le toucher, il me réveilla et me grondait pendant une demi-heure" [22].
A compter de ce jour, les époux n’eurent plus aucun rapport sexuel [23] mais conservèrent une estime mutuelle et tendre. En guise de souvenir, Monsieur laissa à Madame une maladie intime, Monsieur savait se montrer généreux.
PRINCE DES ARTS
La princesse Palatine se réfugia dans une activité epistolaire frénétique tandis que Monsieur se consacrait à ses plaisirs et à l’aménagement de ses deux résidences principales, le Palais-Royal à Paris et le château de Saint-Cloud dont il fit un "palais des délices" d’après Saint-Simon [24]. Car la plus grande gloire de Monsieur est peut-être d’avoir été le plus grand mécène du royaume après son frère, protecteur éclairé des arts de son temps. Propriétaire d’une collection d’art inestimable dont il exposait le fleuron près de sa chambre à Saint-Cloud, on pouvait y admirer des chefs d’oeuvres du Titien, de Véronèse et de Van Dyck, des céramiques venues principalement d’Orient, des pièces de cristal de roche, des bijoux et autres sculptures de pierres précieuses dont un Saint-Sébastien d’ébène aux yeux de perles. Le Palais-Royal recelait pas moins de 169 tableaux, essentiellement de maîtres hollandais.
- Le domaine de Saint-Cloud au XVIIe (Détail) © DR
Mais son oeuvre maîtresse reste son domaine de Saint-Cloud dont seuls, hélas, les jardins et le parc confiés à Le Nôtre ont survécu [25]. Ceux-ci, parsemés de grottes, de jeux d’eaux et d’une cascade somptueuse, étaient ouverts au tout-venant. Pour le bâtiment, il fit appel à Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du roi, et à un certain Jean Girard, successeur d’Antoine Le Pautre. En commande de peintures, il s’écarta encore plus de la ligne officielle. Dédaignant Le Brun, il mit à l’honneur son rival Pierre Mignard alors en disgrâce mais dont il admirait les oeuvres et s’adressa également à Jean Nocret. Question déco intérieure, il était le roi : "Il endend l’ajustement d’une maison à merveille" s’extasiait Sophie de Hanovre, tante de Madame. Jardins et palais furent le théâtre de fêtes grandioses et nombreuses sans qu’il ne négligeât pour autant ses oeuvres de bienfaisance envers les habitants de Saint-Cloud pour qui il fit construire un hôpital.
Enfin, on peut dire qu’il fut très inspiré quand, en 1658, à dix-huit ans, il accorda sa protection personnelle à une troupe de comédiens fraîchement débarquée de province, dirigée par un certain Molière, grâce à l’entremise de son confesseur, Monseigneur de Cosnac, ancien aumônier du prince de Conti, premier protecteur de la troupe officiellement nommée dés lors "Les Comédiens de Monsieur" [26]. Il leur ouvrira les portes de Versailles et de la gloire.
Mais celui qui, à la Cour "y jetait les amusements, l’âme, les plaisirs, et quand il la quittait tout y semblait sans vie et sans action" selon Saint-Simon [27] ne peut se résumer à ce personnage frivole passé à la postérité. De plus, il fut et reste victime de la gêne des historiens devant une homosexualité flamboyante à contretemps d’une morale toujours pesante malgré l’évolution des moeurs.
HÉROS MILITAIRE
En réalité, c’est son propre frère le roi qui le condamna à n’être que ce prince de l’oisiveté. Pour le comprendre, il faut remonter à la guerre de Hollande menée par Louis XIV vers les années 1675. Comme un coup de tonnerre, Monsieur révéla son génie militaire lors de la bataille de Cassel le 11 avril 1677, entouré de ses lieutenants généraux dont le chevalier de Lorraine. A la tête d’une armée de vingt mille hommes, faisant preuve d’un courage indéniable et d’un sens stratégique incroyable, il remporta une victoire éclatante contre Guillaume d’Orange, l’ennemi juré de la France. C’était bien là l’échec de la stratégie d’efféminisation d’un Mazarin puisque, toute folasse qu’il était comme on dirait aujourd’hui dans le Marais, Monsieur se révéla être un grand chef militaire. Puis, se démarquant une fois de plus de l’usage, il interdit ensuite tout pillage et envoya aussitôt médecins et vivres aux blessés des deux armées.
- Louis XIV au siège de tournai en 1668 © DR
Cet événement considérable qui modifia la scène politique européenne fit de lui du jour au lendemain le héros du peuple français. La princesse Palatine écrivit : "Le Roi n’était pas aussi brave que Monsieur". Plus populaire que son frère à qui jamais une telle victoire n’avait été permise, la gloire éphémère de Monsieur marqua la fin de ses prétentions à servir son pays. Dès lors, humilié, Louis XIV l’écarta du champ politique, lui interdisant tout commandement militaire et pour l’éloigner définitivement des tentations du pouvoir le couvra d’or afin qu’il s’adonne uniquement à ses passions dans lesquels, sans autre choix, il s’enferma.
Devenu l’être ventripotent un peu ridicule décrit par Saint-Simon, il avait soixante et un ans quand il mourut d’une crise d’apoplexie suite à une violente dispute avec son frère. L’altercation était né d’un différend sur le comportement de son propre fils, le duc de Chartres, à qui le roi devenu très dévot reprochait les infidélités conjugales. Un comble au regard de son propre passé ! Monsieur, rouge non plus de fard mais de colère, le lui rappela, évoquant ses multiples maîtresses. Puis, le soir, à dîner, se bâfrant comme à l’accoutumée, "comme il versait d’un vin de liqueur" à sa voisine, il s’effondra. Le roi, perdant son frère unique et à travers lui toute sa jeunesse, ne put retenir publiquement ses larmes [28]. Sûre de contenter son époux dans l’au-delà, Madame s’empressa de brûler, sans les lire, les lettres de ses mignons "afin qu’elles ne tombent pas en d’autres mains" [29], le rendant immortel par les siennes. Avec la disparition de Monsieur, la Cour de Versailles avait perdu si ce n’est son soleil au moins tout son éclat.
Les chansonniers toujours si cruellement proches de la vérité s’en donnèrent à coeur joie en lui rendant ce dernier hommage :
"Philippe est mort la bouteille à la main ;
Le proverbe est fort incertain
Qui dit que l’homme meurt comme il vit d’ordinaire ;
Il nous montre bien le contraire,
Car s’il fût mort comme il avait vécu
Il serait mort le vit au cul." [30]
L’ironie de l’Histoire veut que ce prince hors-norme peut être considéré aujourd’hui, au regard de sa nombreuse descendance, comme le véritable grand-père de l’Europe monarchique, sa postérité s’installant partout, sur les trônes d’Espagne, d’Allemagne ou d’Italie... En France, il est l’ancêtre de Philippe-Egalité, du roi Louis-Philippe et de tous les prétendants Orléanistes au trône. Et le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme qui s’est illustré dernièrement par une croisade morale contre l’exposition Jeff Koons dans le château de son ancêtre Louis XIV aurait tout aussi bien pu revendiquer l’ascendance de ce frère au "goût infâme" puisque Philippe d’Orléans n’est autre que l’arrière-grand-père de son aïeule Marie-Antoinette dont il prétendait défendre la mémoire.
duc d'Orléans, frère de Louis XIV († 9 juin 1701).
1819
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- Charles-Ferdinand de Bourbon, duc de Berry 1778-1820
- Maria Carolina di Borbone, princesse des Deux-Siciles 1798-1870
- Mariée le 10 novembre 1845 à Froshdorf avec Carlo III di Borbone, duc de Parme 1823-1854
- dont
- Margherita 1847-1893
- Roberto 1848-1907
- Alicia 1849-1935
- Enrico 1851-1905
Parrain et marraine
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- Louis XVIII de Bourbon, roi de France 1755-1824
- Marie-Thérèse de Bourbon, duchesse d'Angoulême 1778-1851
Portrait: Miniature sur ivoire, par Daniel Saint (1789-1847)
crypte du couvent de la Castagnavizza
de gauche à droite :
-
Marie-Thérèse d'Autriche-Este † 1886 comtesse de Chambord
-
Henri "V" de France † 1883 comte de Chambord
-
Louise de Bourbon † 1864 duchesse de Parme
1688
- Visitandine
- Née le 21 septembre 1688
- Décédée
- Henri, 1er duc d'Harcourt (1701) Maréchal de France, Pair de France Lieutenant-Général de Normandie. Né le 2 avril 1654 - Décédé le 19 octobre 1718 à Paris à l'âge de 64 ans
- Marie Anne Claude Brûlart Née vers 1670 - Décédée le 17 mai 1750 à l'âge de 80 ans
1739
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- Née le 21 septembre 1739 à Lisbonne
- Décédée le 14 janvier 1771 à Lisbonne à l'âge de 31 ans
- Inhumée au monastère de S. Vicente de Fora
- D. José I o Reformador de Bragança, roi du Portugal 1714-1777
- María Ana de Borbón, reine du Portugal 1718-1781
1744
- Née le 21 septembre 1744
- Décédée le 10 décembre 1785 à l'âge de 41 ans
- Mariée le 22 octobre 1761 avec François Marie de Pérusse des Cars, marquis de Montal 1737
- dont
- François Alexandre 1765
1752
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- Né le 21 septembre 1752 à Paris
- Décédé le 18 avril 1759 à Paris à l'âge de 6 ans
- François de Bourbon-Busset, comte de Busset 1722-1793
- Jeanne de Clermont-Tonnerre 1722-1769
1771
- Née le 21 septembre 1771 à Broglie, 27
- Décédée le 12 août 1846 à Paris à l'âge de 74 ans
- Victor François, duc de Broglie 1718-1804
- Louise Crozat 1733-1813
- Mariée avec François Casimir de Murat de Lestang, marquis de Lens-Lestang
- dont
1797
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- João Carlos de Bragança, Duque de Lafões 1719-1806
- Henriqueta Maria Júlia de Lorena e Menezes 1772-1810
- Mariée en 1819 avec Segismundo Caetano Álvares Pereira de Mello 1800-1867
- dont
1796
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- Née le 21 septembre 1796 à Vienne
- Décédée le 12 juin 1848 à Prague à l'âge de 51 ans
- Joseph II, 6ème Fürst zu Schwarzenberg, Herzog von Krumau Né le 27 juin 1769 à Wien - Décédé le 19 décembre 1833 à Frauenberg à l'âge de 64 ans
- Pauline, princesse d'Arenberg Née le 2 septembre 1774 - Décédée le 2 juillet 1810 à l'âge de 35 ans tragiquement dans un incendie en 1810 lors du bal donné à l'Ambassade d'Autriche à l'occasion du mariage de Napoléon 1er et de Marie Louise d'Autriche.
- Mariée le 15 juin 1817 avec Alfred von Windisch-Graetz, Fürst zu Windisch-Graetz 1787-1862
- dont
- Alfred zu Windisch-Graetz 1819-1876
- August zu Windisch-Graetz 1828-1910
- Ludwig zu Windisch-Graetz 1830-1904
- Joseph zu Windisch-Graetz 1831-1906
1827
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- Nikolaï Ier Pavlovitch Romanov-Holstein-Gottorp, empereur de Russie 1796-1855
- Alexandra Fedorovna von Hohenzollern, Prinzessin von Preußen 1798-1860
- Marié le 11 septembre 1848 avec Alexandra Iosifovna, Prinzessin von Sachsen-Altenburg 1830-1911
- dont
- Nicolas 1850-1918
- Olga 1851-1926
- Vera 1854-1912
- Konstantin 1858-1915
- Dimitri 1860-1919
- Viatcheslav 1862-1879
1848
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- Antoine d'Orléans, duc de Montpensier 1824-1890
- Luisa de Borbón, Infanta de España 1832-1897
- Mariée le 30 mai 1864, Kingston on Thames, avec Louis-Philippe d'Orléans, comte de Paris 1838-1894
- dont
- Parrain et marraine
- Francisco de Asís de Borbón, Duque de Cádiz 1822-1902
- Isabel II de Borbón, Reina de España 1830-1904
1860
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- Aleksandr II Nikolaïevitch Romanov-Holstein-Gottorp, empereur de Russie 1818-1881
- Maria Alexandrovna von Hessen und bei Rhein, Prinzessin von Hessen 1824-1880
- Marié le 5 juin 1889 avec Alexandra von Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, princesse de Grèce 1870-1891
- dont
- Remarié le 10 octobre 1902 à Livourne en Toscane (Italie) avec Olga Karnovic, princesse Paley 1866-1929
- dont
- Vladimir 1897-1918
- Irina 1903-1990
- Natalie Paley 1905-1985
1901
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- Née le 21 septembre 1901 à Neuilly-sur-Seine (92, Hauts-de-Seine)
- Décédée le 22 août 1983 à Rio de Janeiro (Brésil) à l'âge de 81 ans
- Mariée le 2 juillet 1923, Neuilly-sur-Seine (92), avec Antoine de Chaponay, marquis de Chaponay-Morancé 1893-1956
- dont
- Pierre Emanuel 1925-1943
- Henryanne 1926-
1949
Odilo Pedro Scherer
cardinal brésilien et archevêque de São Paulo.
1952
Dominique Rey
évêque catholique français, évêque de Fréjus-Toulon.
2007
Noah de Nassau est né le 21 septembre 2007 à la Maternité Grande-Duchesse Charlotte de Luxembourg.
Le baptême du second fils du Prince Louis de Luxembourg et de Tessy de Nassau a été célébré le samedi 27 octobre 2007 en l'église de Gilsdorf par l'Abbé Franck, curé de la paroisse, et concélébrée par le Père Paulo von Habsburg.
Assistaient à la cérémonie les grands-parents du jeune Noah, le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa de Luxembourg, ainsi que son arrière-grand-père paternel le grand-duc Jean.
Le prince Louis et son épouse Tessy de Nassau, déjà parents de Gabriel, avaient choisi pour parrain le grand-duc héritier Guillaume, l'oncle paternel du bébé, et pour marraine sa tante maternelle, Patty Antony, soeur de Tessy.
2008
né le 21 septembre 2008 à Paris au foyer d'Alexandre et Cecile de Sambucy de Sorgue.
Ce bébé est le second petit-fils de la Princesse Chantal de France et du Baron Francois-Xavier de Sambucy de Sorgue.
Leur premier petit-fils est Jean né le 09 septembre 2007, fils de leur fille Kildine et d'Antoine Stevenson.