Arnoul de Guines approuve cette donation en Avril 1260 et Marguerite, comtesse de Flandre, la confirme "comme dame souveraine" en 1262
Les 5 bonniers et demy étaient situés à l'emplacement ou s'élève encore aujourd'hui l'hospice que Mahaut de Guines a fondé par cette donation
Mahaut de Guines, fondatrice de l'hospice:
Mahaut de Guines, soeur de Bauduin III, avait reçu de ce dernier avant son mariage avec Hugues de Chatillon, comte de Saint-Pol, des terres sises à "Torcoing"
Elle avait même, en considération de cette donation, renoncé à toutes les successions qui pouvaient lui venir de son père et de sa mère
L'année de cette renonciation, Bauduin III était décédé et son fils Arnould III lui avait succédé (1244-1294)
Huit siècles d'histoire
Cet hospice est reconnu le 27 juin 1262 par Marguerite, la Comtesse de Flandre, celle qui vient de faire construire l’hôpital de Seclin (1246), la sœur de Jeanne qui avait créé à Lille l’hospice Comtesse (1237), hôpital Notre-Dame.
Ils confient cette mission aux Sœurs Grises de l’ordre de Saint-François de Comines, cloître et nouveaux bâtiments s’élèvent à partir de 1631, le jour de Noël les sœurs mettent la table dans leur réfectoire et à la chandeleur 1632 elles font leur entrée dans leur nouveau dortoir.
Le monastère porte désormais le nom de « Notre Dame des Anges » dont la statue est bénie le 6 juin 1633. Notre Dame des Anges est désormais une école de filles, un pensionnat et une communauté, les sœurs enseignent la lecture, l’écriture et la couture, elles ont également la charge de 7 vieilles femmes.
La chapelle sera construite entre 1644 et 1656.
Sur cette toile du Tourquennois Jean Ampe, une illustration des soeurs grises chassées du site à la Révolution. Aujourd'hui, on y expose «Destrøy Design», visible gratuitement jusqu'au 22juillet.
- 1260, Mahaut de Guisnes fonde un hôpital pour les pauvres : un manoir entouré d’un grand pré (7ha) au carrefour du sentier des Carliers et du Moulin Fagot.
- 1630, la commune confie la gestion de l’hôpital aux Sœurs Grises de Comines. Sur le même site, elles fondent un couvent dédié à Notre-Dame des Anges
- 1631, les religieuses font bâtir l’aile du réfectoire et du dortoir, et l’aile en retour (côté rue de tournai), travaux achevés le 2 février 1632.
- 1644 – 1656, construction de la Chapelle
- 1719, construction d’une aile pour abriter le pensionnat, rue Léon Salembien.
- 1727, transformation de l’aile de 1631 de la rue de Tournai.
- 1747, une quatrième aile est construite pour la communauté. Les quatre galeries du cloître reconstruites dans ce même temps, encadrent un petit jardin, les travaux sont terminés en 1749.
- 1821, bâtiment du collège des garçons et des orphelins.
- 1850, création de l’hospice général
- 1853 - 1983, le développement des activités de l’hospice impose la construction de nombreux bâtiments (1869 le long de la chapelle). L’ancien couvent et sa chapelle s’y retrouvent imbriqués.
- 1981, la façade du réfectoire, les galeries du cloître et la chapelle sont inscrites à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
- 1998, l’hospice ne correspondant plus aux normes modernes est fermé.
- 1999, la ville acquiert l’ensemble du site.
- 2000, début d’opération de mise en valeur du site en parallèle avec le projet Lille2004
- 2001, début des travaux
- 6 mars 2004, ré-ouverture au public, l’Hospice d’Havré devient « lieu d’art et d’échanges » et accueille des spectacles et des expositions. Les travaux de rénovation menés par la ville ont redonné au cloître et à la chapelle leur autonomie architecturale, la réalisation de beaux jardins avec leurs plantes médicinales et tinctoriales font de ce site un lieu particulièrement attractif.
L’histoire de ce lieu remonte au XIII ème siècle, lorsqu’ en 1260 Mahaut de Guisnes, Comtesse de Saint-Pol, fonde à Tourcoing un hospice pour les pauvres. Une chapelle sera construite entre 1644 et 1656 par les Sœurs grises, puis des bâtiments s’ajouteront pour former un cloître, et d’autres encore au XIXème siècle avec le développement de l’Hospice.
Quand la Ville rachète le site en 1998 au centre hospitalier, la destination des nombreux bâtiments n’est pas encore connue, et les travaux de rénovation ne commenceront qu’en 2001, avec le projet de Maison Folie, nouveau lieu d’art et d’échanges entre les artistes et les habitants.
Le concept de Maison Folie propose de nouveaux centres culturels, dans des sites construits ex nihilo ou au contraire se réappropriant des lieux ayant une histoire dans 12 villes de la Région Nord Pas-de-Calais et en Belgique. Certaines ne verront jamais le jour, mais dans la métropole lilloise, les villes de Lille, Lambersart, Mons-en-baroeul, Roubaix, Villeneuve d’Ascq et Tourcoing mettent en œuvre ces projets ambitieux.
Le choix du site de l’Hospice à Tourcoing n’est pas dû au hasard : la Ville possède peu de trace d’un passé aussi ancien et aussi peu connu. D’un seul coup, le 6 mars 2004, jour de l’inauguration de la Maison Folie, les visiteurs découvrent un site exceptionnel en plein centre vile, une architecture du XVIIème siècle digne du Vieux Lille, et un patrimoine révélé et accessible à tous.
Deuxième site le plus visité dans la région lors des Journées du Patrimoine, l’Hospice d’Havré tient ses promesses de lieu d’art et d’échanges : la programmation est riche et éclectique, proposant aussi bien des expositions que des concerts ou du théâtre, mais aussi des ateliers de pratique artistique, et accueille régulièrement les temps forts culturels, locaux, régionaux et nationaux. On y vient également pour visiter le site, ses jardins, et retrouver l’atmosphère de ce lieu
qui fut longtemps le monastère Notre-Dame des Anges…
Siège : Maison des Associations, 100 rue de Lille 59200 Tourcoing.
Contacts et renseignements : 03.20.28.19.95 ou arht@free.fr
Site internet : http://arht.free.fr
L'Hospice d'Havré, vu depuis les bassins
Fondé en 1260 par Mahaut de Guisnes, Dame de Tourcoing, pour abriter les pauvres, l’Hospice, dit alors Hôpital, est contemporain de ceux de Lille (1215 et 1237) et Seclin (1247). Il occupait un manoir sis sur 5 bonniers et demi de terres, qui semble être un fief médiéval.
Confié aux échevins et curé, l’établissement, qui abritait sept vieilles femmes, est géré à la suite d’un différend, par une communauté de Sœurs Grises venues de Comines en 1630, composée d'Isabeau du Bosquiel, mère supérieure, accompagnée de Jeanne Geldof, Bernardine Mélis et Barbe Verdebrouck. Ces religieuses franciscaines fondent un couvent où elles tiennent aussi une école avec pensionnat pour les filles. La vocation hospitalière de l’établissement, du 17ème siècle à la Révolution, se trouva de fait estompée; il n’y eut durant toute cette période que huit "chartrières" ou vieilles femmes vivant là. Les élèves se présentèrent au nombre de 30 à l’ouverture de l’école en 1631. A la veille de la Révolution elles étaient près de cent, avec 28 religieuses.
La façade du réfectoire
Dès leur installation, qui se fit non sans difficultés, les religieuses rebâtissent les constructions existantes. Le 21 mars 1631 est fondé le grand bâtiment du réfectoire, achevé le 2 février 1632 avec l’aile en retour et un cloître. La chapelle sera entreprise en 1644 et achevée en 1656 seulement, par la mise en place d’un somptueux retable baroque consacré par l’évêque de Tournai le 14 août de la même année.
Le Retable
Le pensionnat sera abrité dans une nouvelle aile construite en 1719. En 1727, une transformation totale de l’aile en retour du réfectoire est entreprise. Puis en 1747 une autre aile est élevée pour abriter la communauté. Le quadrilatère est ainsi achevé, et durant le même temps sont reconstruites les quatre galeries du cloître.
Vue d'ensemble de l'Hospice d'Havré
Le 14 décembre 1791, les religieuse refusent la Constitution civile du Clergé. Les élèves sont renvoyées chez leurs parents et les sœurs quittent la maison, qui sera inventoriée le 18 avril 1792. Le 4 novembre, il n’y a plus dans cette vaste demeure que les huit vieilles femmes.
La Municipalité prend l’hospice sous sa protection, mais les difficultés sont telles que ces vieillards sont démunis de tout. La loi du 16 Vendémiaire an V réglemente l’administration hospitalière, et tous les biens de l’ancien monastère sont affectés à l’Hospice qui se trouve pourvu d’une nouvelle administration le 25 février 1797.
A partir du 20 juillet 1801, les sœurs reviennent dans leur ancienne maison. Le Concordat de 1802 va régulariser leur situation , mais ce n’est qu’en 1816 qu’elles reprendront l’habit de leur Ordre. Quelques Ursulines se sont jointes à elles et l’école est rouverte, avec 80 externes et 12 pensionnaires . En 1813, le collège des garçons est provisoirement installé dans une partie des locaux. En 1820, le Préfet ne comprend pas qu’un collège cohabite avec un hospice ; un nouveau bâtiment est construit l’année suivante sur le terrain pour recevoir ledit collège de garçons et les orphelins. En 1835, il y a désormais 38 vieilles femmes et la coexistence devient difficile, d’autant plus qu’en 1839 les orphelins reviennent habiter dans le même bâtiment. Le Préfet déplore une fois encore cette promiscuité et des différends entre la communauté, la Municipalité, la Préfecture, font scandale à Tourcoing ; Le 27 septembre 1844, la Communauté demande à la Ville l’autorisation d’acquérir les bâtiments. La municipalité fait rechercher aux Archives Départementales les actes de fondation du 13ème siècle et ceux-ci, retrouvés dans un fonds non classé, permettent de faire valoir que le don fut fait à perpétuité pour les pauvres de Tourcoing.
En 1850, est créé l’Hospice Général et les vieillards masculins jusqu’ici recueillis dans l’ancien couvent des Récollets sont transférés. Les Sœurs Grises quittent définitivement l’édifice le 13 décembre 1851 pour aller s’installer dans un nouveau couvent élevé rue du Sentier. Elles emportent avec elles les archives, les meubles, la cloche de la chapelle(1637), l’argenterie de la sacristie…La chapelle vue de la rue de Tournai
Depuis le 15 avril 1853 les sœurs de l’Enfant Jésus s’occuperont de l’établissement. Un nouveau bâtiment est construit le long d’une avenue reliant désormais l’Hospice à la rue d’Havré, l’ancienne entrée étant rue de Tournai. En 1869 est construit le lourd édifice continuant la chapelle le long de la rue de Tournai. D’autres édifices complèteront l’ensemble au début de ce siècle et de nos jours.
Depuis le 26 janvier 1981 sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques : la chapelle, la façade du réfectoire et les galeries du cloître.
En 1998 l’hospice est vidé de ses pensionnaires. Le centre hospitalier le rétrocède à la ville de Tourcoing (septembre 1999). En 2001 : la toile du retable et les bustes de Saint Vincent et Saint Clément sont déposés au Centre d’Histoire Locale de Tourcoing.