La princesse Mélanie |
fils de Charlemagne, empereur d'Occident (814-840).
1815
général de division français, blessé mortellement à la bataille de Waterloo (° 7 juillet 1766).
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fils de Charlemagne, empereur d'Occident (814-840).
1815
général de division français, blessé mortellement à la bataille de Waterloo (° 7 juillet 1766).
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dont
Le prince Moulay Rachid du Maroc, fils cadet d'Hassan II, est né le 20 juin 1970 à Rabat.
La loi successorale instituée par le roi Hassan II stipule que la majorité légale d'un prince pour accéder au trône doit être de 16 ans.
Le fils du roi Mohammed VI, le prince Moulay Hassan, n'ayant pas atteint cette majorité, c'est le prince Moulay Rachid qui est l'héritier théorique du trône du Maroc, régent éventuel de son neveu.
Le 18 mai 2001, Moulay Rachid soutient publiquement à l'Université Montesquieu-Bordeaux IV une thèse de doctorat en droit sur l'Organisation de la conférence islamique, étude d'une organisation internationale spécifique. Le jury lui a décerné, à l'unanimité, la mention très honorable et les félicitations du jury avec mention particulière pour sa publication, eu égard à l'intérêt du sujet et la qualité du travail.
Famille royale marocaine |
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Moulay Rachid est promu en juillet 2000 au grade de général de brigade.
Moulay Rachid est président des organismes suivants : Le 4 avril 1997, il devient président de la Fédération nationale du scoutisme marocain.
Il est également président de la Fondation du Festival international du film de Marrakech et préside le Festival international du film de Marrakech, l'Association Trophée Hassan II de golf, le Trophée Hassan II de Golf, la Fédération royale marocaine de tir aux armes de chasse, la Commission préparatoire du Sommet des Nations unies pour l'enfance.
Il est président d'honneur des organismes suivants :
Les préparatifs - La soirée du 20 juin - Fâcheux retards
De concert avec Bouillé, le Suédois a organisé le voyage dans un détail minutieux. Le départ de la famille royale a été fixé d’abord au lundi 12 juin. Il a été remis au 20 pour éviter de donner l’éveil à des serviteurs suspects. On ne saurait tarder davantage, car le ministre de la Guerre, Du Portail, se méfiant de Bouillé, lui a déjà retiré plusieurs de ses meilleurs régiments.
Le retour de Varennes - gravure populaire
Il eût mieux valu, et Bouillé l’a demandé, que la famille royale se divisât. La reine n’y consent pas. A cette première faute s’ajoutent d’étonnantes imprudences. Fersen commande une énorme berline de voyage, dont le volume et le luxe insolites doivent attirer les yeux. La reine envoie à Bruxelles son grand nécessaire à sa sœur l’archiduchesse Christine, elle empaquette, avec sa confidente Mme Campan, les diamants qui lui appartiennent en propre avec assez de négligence pour qu’une femme de sa chambre s’en aperçoive et parle.
Au lieu de vrais courriers, lestes, capables de bousculer s’il le faut postillons et maîtres de poste, trois gardes du corps licenciés, Valory, Moustier et Malden sont choisis pour précéder sur la route les fugitifs. Le dévouement de ces jeunes gens ne pourra être plus complet que leur inexpérience.
L'arrestation de Louis XVI à Varennes - estampe du temps
Enfin Bouillé avait désigné pour diriger le voyage le comte d’Agoult, ancien major des gardes du corps, homme ferme et avisé. La reine lui substitue la marquise de Tourzel, gouvernante des enfants de France, qui a revendiqué comme un droit de sa charge d’accompagner ses deux pupilles, Madame Royale et le petit dauphin. Privée du guide excellent qu’eût été d’Agoult, l’expédition sera compromise dès le début.
Fersen s’est procuré un passeport au nom d’une dame russe de ses amies, la baronne de Korff, qui se rend à Francfort accompagnée de « ses deux enfants, de deux femmes, un valet de chambre et trois domestiques ». Mme de Tourzel jouera le personnage de Mme de Korff, la reine sera la gouvernante, Mme Rochet, Mme Elisabeth la demoiselle de compagnie, le roi le valet de chambre. Il ne paraît pas sentir ce qu’un tel rôle a pour lui de choquant. Louis XVI et sa famille éviteront Reims, ville du Sacre, où le roi est trop connu, et prendront une route plus longue, par Châlons, Sainte-Menehould, Clermont, Varennes et Dun-sur-Meuse. Bouillé les attendra entre Dun et Stenay. Jusqu'à Châlons les fugitifs seront livrés à eux-mêmes. Après ils trouveront à chaque relai des peletons de cavaliers pour les escorter et empêcher leur poursuite.
La fuite du Roi - gravure satirique
Le duc de Choiseul, neveu du ministre, et le capitaine de Goguelat qui sert parfois de secrétaire à la reine, seront à Pont-de-Somme-Vesle avec quarante hussards, le capitaine Dandoins à Sainte-Menhould avec quarante dragons. A Varennes doivent attendre soixante hussards de Lauzun sous le fils de Bouillé ; à Dun cent hussards sous le chef d’escadrons d’Eslon. Ces déplacements de cavaliers auront pour prétexte la surveillance d’un « trésor » envoyé dans l’Est pour le paiement des troupes.
Bouillé semble avoir pris ainsi des dispositions très complètes. Mais il n’a pu prévoir la série incroyable de hasards, de fausses manœuvres, de retards qui vont survenir. Jamais entreprise si scabreuse ne sera si mal exécutée. Déjà le projet s’est ébruité. Goguelat n’a pas su se taire. Des dénonciations, venues de gens de service, sont arrivées jusqu'à La Fayette, à Bailly. Les journaux s’emparent des chuchotements, les grossissent, et font de grands éclats.
Bouillé - gravure du temps
La surveillance des Tuileries a été si bien renforcée depuis la « journée des poignards » que le maire ni le général ne s’émeuvent. Remplaçant les gardes du corps, six cents gardes nationaux de diverses sections occupent les abords du château. Des sentinelles à chaque porte et sur la terrasse du bord de l’eau, de cent en cent pas. A l’intérieur même, et jusque dans les antichambres obscures, les corridors tortueux, on en trouve d’autres, baïonnettes au canon.
Le soir du 20 juin, aux Tuileries, le roi et la reine soupent comme d’habitude en compagnie de Mme Elisabeth, au comte de la comtesse de Provence. Ces derniers doivent gagner la même nuit la frontière du Nord.
Louis XVI et la famille Royale quittent les Tuileries le 20 juin 1791 - gravure du temps
Marie-Antoinette, à pas de loup, monte chez ses enfants et les réveille. On habille le dauphin en fillette, ce qui l’amuse. Sous la conduite de la reine, ils gagnent avec Mme de Tourzel et l’un des trois gardes du corps une porte donnant sur la cour de France et qui, per exception, n’est pas surveillée. Passant près des groupes de sectionnaires qui parlent et rient, ils atteignent la cour royale où Fersen les guette, vêtu en cocher, avec une « citadine » de louage, « antique diligence ressemblant à un fiacre ». Les fugitifs s’y installent et Mme Elisabeth les rejoint bientôt, tandis que la reine rentre au palais. Elle fait partir ses deux femmes de chambre : Mme Brunier et Mme Neuville, qui dans un cabriolet iront l’attendre à Claye.
Louis a passé dans sa chambre de parade pour le coucher officiel. La Fayette y vient. Le roi parle un moment avec lui de la prochaine procession de la Fête-Dieu. Il semble très calme ; pourtant, à plusieurs reprises, on le voit aller à la fenêtre regarder la nuit, douce et noire.
Le rite du coucher royal accompli, tous les assistants congédiés, il se retire dans sa chambre ordinaire et, dès qu’on a clos les rideaux du lit, se rhabille sans bruit, - costume bourgeois, habit gris, redingote vert-bouteille, perruque courte et chapeau rond - et, accompagné de Malden, sans presser le pas, la canne à la main, au travers des cours sombres, va gagner le Petit-Carrousel, devant l’hôtel du Gaillarbois, où Fersen a rangé son locatis. On attend la reine près d’une heure, avec angoisse. Enfin elle arrive, vêtue d’une robe de soie grise, d’un léger manteau noir et d’un large chapeau dont le voile lui cache le visage. A son tour elle monte en voiture. Fersen saisit les rênes, tandis que Malden se perche sur les ressorts d’arrière.
La comtesse de Provence - Ecole française - Musée de Versailles
On part et après bien des détours on atteint la barrière Saint-Martin. La berline est sur la route, attelée de quatre chevaux et le toit chargé d’une montagne de bagages. Moustier occupe le siège. La famille royale s’établit dans cette grande machine et Fersen, gardant le rôle de cocher, s’assied à l’avant entre Moustier et Malden. Il est deux heures et demie ; bientôt le jour va paraître.
A Bondy, premier relais, Fersen descend, se penche à la portière de la berline et prend congé des souverains. Il regagnera Paris à cheval et suivra la route de Mons pour rejoindre plus tard la berline. On repart bon train, les postillons stimulés à chaque poste nouvelle par des pourboires excessifs qui éveillent leur curiosité.
Les voyageurs, maintenant que l’aube est venue, sont pleins de confiance. Le roi rit : « Une fois le cul sur la selle, je serai tout autre ». Et il ajoute : « Présentement La Fayette est bien embarrassé de sa personne ! » On mange gaiement « sur le pain », comme font les chasseurs. Au relais de Vieux-Maisons le roi est reconnu par un postillon ; celui-ci par bonheur se tait. Les voyageurs n’en prennent pas plus de précautions. Dans les montées le roi marche à côté de la berline. Quand on change de chevaux, il parle aux gens qui entourent la voiture.
"Le Roi jette à ses pieds ce qu'il tenait à ses mains" gravure satirique du temps
A Montmirail, le retard sur l’horaire prévu s’accroît encore ; il faut réparer un léger accident aux brancards. Vers quatre heures la berline atteint Châlons. Là encore le roi est reconnu. Un grand nombre de curieux s’amassent. Le maire, prévenu, conseille le silence, si bien que la voiture repart sans difficulté.
A Pont-de-Somme-Vesle, ils devaient trouver Choiseul et Goguelat. Le jeune duc y est arrivé la matin, avec Léonard, coiffeur de la reine, qui porte les bijoux de sa maîtresse. Le retard du roi l’étonne : plus de trois heures ! La présence des hussards a ému les paysans d’alentour, déjà mal disposée par un différend avec l’ancien seigneur du lieu et qui craignent une réquisition militaire. A plusieurs centaines, armés de fusils, de fourches et de faux, ils se rassemblent près des soldats. Bientôt on annonce parmi ceux-ci que « le roi va passer ». L’attitude des villageois devient de moins en moins rassurante ; Choiseul et Goguelat perdent le peu de tête qu’ils eurent jamais.
Ils envoient Léonard à Montmédy et le chargent d’un billet ordonnant aux chefs de détachement qu’il trouvera sur sa route de se replier sur Bouillé, « parce que le trésor attendu ne passe pas ». Puis, peu après cinq heures, eux-mêmes s’en vont avec leur détachement, non point par la grand’route, mais par des chemins de traverse dans la direction de Varennes.
A six heures, sur la route de craie, enveloppée de poussière, la berline apparaît. Le roi, anxieux, se penche à la portière. Où est Choiseul ? Où Goguelat ? Où les hussards d’escorte ? Il ne voit personne. Ses grosses joues pâlissent. « La terre semble lui manquer tout à coup. » Mais il se rassérène assez vite. La route est libre, aucune menace. On repart vers Sainte-Menehould à travers la morne campagne par endroits renflée de coteaux. Sur l’un d’eux, les ailes immobiles et dorées d’un rayon de soleil, se détache un moulin qui ne tardera pas à entrer dans l’histoire, le moulin de Valmy.
Le relai des Sainte-Menehould - Varennes
Quand la voiture s’arrête devant la maison de poste de Sainte-Menehould, il est huit heures. Mêlés aux citadins, des dragons flânent les mains aux poches. Ce sont les hommes de Dandoins ; ils sont sans armes et leurs chevaux dessellés depuis le passage de Léonard et l’avis qu’il a donné. Dandoins consterné, mais gardant son calme, s’approche de Moustier et lui souffle : « Vos mesures sont mal prises, vous êtes perdus si vous ne vous hâtez ! » Le jeune maître de poste Drouet, ancien fragon au régiment de Condé, revenant des champs, regarde, placide, les palefreniens changer les trotteurs.
Arrestation de la famille Royale à Varennes - gravure du temps
Il n’a pas alors de soupçons. La voiture repart. Mais à peine a-t-elle quitté la ville que le bruit se répand en un clin d’œil, sans doute par un envoyé de Châlons, qu’elle emporte le roi et les siens. On court avertir la municipalité. Sainte-Menehould est patriote. La garde nationale prend les armes et s’aligne devant l’auberge du Soleil d’Or. Une foule hostile s’amasse autour des dragons. Dandoins est conduit à l’hôtel de ville et interrogé par le conseil de la commune. Cependant, l’esprit de Drouet s’éveille, frappé par certains détails. Le roi, demande-t-il, n’aurait-il pas « le nez long et aquilin, la vue courte et le visage bourgeonné » ? Et soudain il est sûr : oui, c’était bien Louis XVI ! Avec un nommé Guillaume, aubergiste à tête chaude, il propose de le poursuivre. Il selle ses derniers chevaux disponibles et tous deux prennent au grand galop la route de Clermont.
Derrière eux le tocsin sonne..
Roulant par la forêt d’Argonne, la berline est déjà arrivée à Clermont. L’échange de chevaux s’y accomplit sans incident. Le comte de Damas est là, mais après avoir vu le billet de Choiseul, il a cantonné ses hommes, dont beaucoup au demeurant sont peu sûrs. Au moment du départ, Moustier, de son siège, crie trop haut au cabriolet de suite : « Route de Varennes » ! Dernière et capitale imprudence : Drouet, rencontrant les postillons de Sainte-Menehould qui s’en retournent, saura par eux où retrouver les fugitifs.
Après Clermont, l’itinéraire du roi ne comportait plus de relais de poste. A Varennes, Bouillé a établi sous les ordres de deux jeunes officiers, son second fils et le capitaine de Raigecourt, un relais de chevaux de sa propre écurie. Clermont passé, il semble donc que la partie soit gagnée. Des hommes dévoués assureront la fin du voyage à travers les villages endormis de l’Argonne. Recrus de fatigue, Louis XVI et les siens se sont assoupis. Cependant cette nuit, si calme d’apparence, cache de fiévreux mouvements. Choiseul, Goguelat et leurs hussards errent de fondrières en fourrés. Drouet et Guillaume, acharnés dans leur course, éperonnent leurs bêtes. Le tocsin sonné à Sainte-Menehould a trouvé un écho à Clermont d’où Damas, après avoir vainement essayé de rassembler sa troupe, vient de s’échapper avec une poignée de soldats.
Drouet - gravure du temps
Dans la ville basse de Varennes, à l’auberge du Grand Monarque, de l’autre côté du pont qui, jeté sur l’Aire, partage la petite cité, le jeune Bouillé et Raigecourt guettent le courrier qui doit précéder les fugitifs.
Sans initiative, suivant trop docilement leurs instructions, ni l’un ni l’autre ne songent traverser la rivière pour aller au devant de la berline et la guider vers le relais. Ce relais, déplacé par excès de prudence et porté sur la rive droite, les voyageurs le cherchent en vain sur la gauche. Ils se décident enfin à passer le pont et à gagner la ville basse. Les postillons remontent en selle, quand, suant et hors d’haleine, arrive Drouet. Il aperçoit la berline et le cabriolet, « tapis contre les maisons », lanternes allumées. Sa proie est là. Il galope jusqu'à l’auberge voisine du Bras d’Or où des patriotes attardés boivent chopine.
L'épicier Sauce - gravure du temps
Il leur annonce que la famille royale s’échappe ; elle est arrivée à Varennes : il faut l’arrêter avant qu’elle atteigne la frontière. Tous se précipitent. Ils obstruent le pont avec une voiture chargée de meubles, plusieurs charrettes. Ils ont réveillé le procureur de la commune, l’épicier Sauce, grand diable osseux et matois, qui s’habille en hâte et charge ses enfants de courir par la ville haute en criant : « Au feu ! » En peu d’instants les maisons s’illuminent, Varennes est debout. Le patron du Bras d’Or et plusieurs gardes nationaux se postent armés sous la voûte de l’église Saint-Gengoult par où la voiture doit passer. Ils n’y sont que depuis quelques minutes quand retentissent des pas de chevaux, un bruit de roues. C’est Valory, suivi du cabriolet et de la berline.
- Halte-là !
Le garde du corps couché en joue s’arrête.
- Les passeports !
Mme de Tourzel, fort émue, se penche à la portière et présente le passeport. Sauce, qui s’est joint aux patriotes, va l’examiner dans la salle du Bras d’Or. Le trouvant en règle, il incline à permettre aux voyageurs de poursuivre leur route. Mais Drouet tempête, menace :
- C’est le roi, crie-t-il, si vous le laissez passer en pays étranger, vous vous rendez coupables de haute trahison !
Sauce et les autres prennent peur. Le procureur, lanterne à la main, va annoncer aux voyageurs que leur passeport ne sera visé qu’au jour. Mme de Tourzel proteste et la reine, d’une voix trop maîtresse. Sauce, pauvre homme, cherche des prétextes. Les chevaux sont fourbus, les postillons mal contents. Cependant le roi, rassemblant quelque énergie, donne l’ordre de partir. Mais une foule entoure les voitures et vocifère. La grosse cloche de Saint-Gengoult s’ébranle, un cri retentit : « Plus un pas, ou nous faisons feu ! » Les fugitifs se voient contraints de descendre et à cent pas de là, dans la maison du citoyen Sauce d’attendre le jour.
Arrestation de Louis XVI et de sa famille chez l'épicier Sauce - dessin de Prieur - Musée Carnavalet
Ils s’installent dans une misérable chambre au dessus de l’épicerie, tandis que Drouet discute avec les officiers municipaux. Tirant des assignats à l’effigie de Louis XVI, il montre combien le domestique prétendu de Mme de Korff ressemble au roi. Louis nie ; il nie longtemps. Mais Sauce est allé quérir un juge au tribunal nommé Destez, qui a vu le roi à Versailles ; il revient avec lui. Le magistrat, dès son arrivée, s’écrie : « Ah sire ! » et tombe à genoux.
Louis se lève et dit simplement :
- Eh bien oui, je suis votre roi. Voici la reine et ma famille.
Il embrasse Destez, il embrasse Sauce, il embrasse plusieurs des municipaux qui l’entourent. Le peuple à présent emplit la chambre. Le roi lui parle et non sans adresse. Il a quitté Paris, dit-il, parce que sa vie et celle des siens y est chaque jour menacée. Il ne veut que se rendre à Montmédy, d’où il communiquera directement avec l’Assemblée.
Ce petit discours émeut beaucoup d’assistants. Mais d’autres se roidissent. Maintenant la garde nationale est en rangs ; le tambour bat. A ce moment Choiseul et Goguelat pénètrent dans la ville avec leurs hussards fourbus. Damas les a rejoints. Ils parviennent difficilement près du roi. Choiseul lui propose de forcer la résistance des Varennois et de s’échapper avec les siens sur des chevaux de hussards, le reste du peloton les entourant sabre en main.
- Pas une minute à perdre, ajoute le duc, dans une heure mes hussards seront gagnés.
Le roi refuse. Il met son espoir dans Bouillé que son fils et Raigecourt sont partis au galop prévenir à Stenay. Avant tout il ne veut point de sang.
La courte nuit d’été paraît interminable. Dans la chambre de la maison Sauce, on a trouvé un lit pour le dauphin et sa sœur qui dorment côte à côte tout habillés. Le roi va et vient en se dandinant, les mains sous les basques. La reine, assise sur une chaise de paille, essaie d’émouvoir son hôtesse qui reste froide. Une vieille paysanne, grand’mère de l’épicier, montre plus de pitié. Elle vient vers le lit des enfants royaux, les bénit, s’agenouille, baise une petite main qui pend et, la tête cachée dans le drap, pleure...
"J'en ferai un meilleur usage et je saurai le conserver" - gravure satirique faisant allusion à une abdication de Louis XVI en faveur du dauphin
Des villages voisins, avertis par des exprès, accourent dans Varennes plus de dix mille hommes et femmes armés de fusils et de fourches. La bourgade n’est plus qu’un entassement d’êtres débraillés qui boivent, mangent, chantent et crient, quand ils passent sous les fenêtres de la maison Sauce, à l’adresse du roi : « A Paris, à Paris ! »
A cinq heures apparaît d’Elson, le chef d’escadrons posté à Dun et qui, averti par le jeune Bouillé et Raigecourt, a couru ventre à terre jusqu'à Varennes avec quatre-vingts cavaliers. Il est autorisé, non sans peine, à parler au roi.
- Dites à M. de Bouillé que je suis prisonnier, murmure Louis, je lui demande de faire ce qu’il pourra.
Désespéré, d’Eslon s’incline et repart. Seul en effet, s’il arrivait à temps, Bouillé pourrait tout sauver. Son fils l’a rejoint à Stenay. Il a aussitôt rassemblé le régiment Royal-Allemand et, en ce moment même, il galope à sa tête vers Varennes, mais il lui faut plusieurs heures pour l’atteindre. Dans cette course, dont Louis XVI est l’enjeu, Paris, Paris qui, lui, n’a pas perdu une heure, va le devancer.
Le 19 juin est le 170e jour de l'année
(171e en cas d'année bissextile) du calendrier grégorien.
Il reste 195 jours avant la fin de l'année.
C'était généralement le jour du seigle, 1er jour du mois de messidor dans le calendrier républicain français.
Signe du zodiaque : 29e et avant dernier jour du signe astrologique des Gémeaux.
Bonne fête aux :
Et aussi aux :
4 ans après leur rencontre lors des Jeux olympiques de Munich, le roi Carl Gustav de Suède épousait le 19 juin 1976 à Stockholm Mademoiselle Silvia Sommerlath. C’est au bras de son futur époux que Silvia fait son apparition dans la cathédrale de Stockholm à 12h45. Elle porte une création de Marc Bohan pour la Maison Dior, en satin et composée d’une longue traîne. Le voile de dentelles est retenu par l’imposant diadème de camées et perles. Silvia avait souhaité une robe en toute simplicité afin de mettre le voile en dentelles en valeur.
La lourde traîne est portée par Sophie, Carmitta et Amélie Sommerlath, Hélène Silverschiold (fille de la princesse Désirée de Suède), James Ambler (fils de la princesse Margaretha de Suède) et par la prince Hubertus de Hohenzollern (fils de la princesse Birgitta de Suède).
Tout le Gotha assiste à la cérémonie religieuse : la reine Ingrid de Danemark, tante du marié, qui a pris la future mariée sous son aile protectrice; le roi Baudouin et la reine Fabiola, le roi Olav de Norvège, la reine Margrethe de Danemark, le prince héritier Harald et la princesse héritière Sonja de Norvège, la princesse Béatrix et le prince Claus des Pays-Bas, le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine Charlotte de Luxembourg, le roi Constantin et la reine Anne-Marie de Grèce, … A noter la présence de Lilian Craig, la compagne de longue date du prince Bertil de Suède, oncle du roi.
Le bouqet de la mariée se composait de brins de muguet, jasmin, orchidées blanches, entourés d’une guirlande verte. En disant “oui” au roi Carl Gustav, Silvia Sommerlath devient reine de Suède. La popualtion en liesse réserve un accuel très chaleureux au couple royal lors de sa promenade en calèche puis à bord de la chaloupe royale Vasaorden sur les canaux de Stockholm.
Trois discours ponctueront les cérémonies postérieures au mariage : celui du gouverneur du Palais royal lorsque les mariés arrivent au Palais à la descente de la chaloupe royale, celui du roi qui présente son épouse aux invités dans les jardins du Palais et enfin celui très émouvant du prince Bertil de Suède qui lors du déjeuner souhaite la bienvenue à la reine dans son nouveau pays.
Silvia et Carl Gustav s’envoleront ensuite en lune de miel avec pour destination les îles HawaÏ. Le 19 juin 2010 soit 34 ans plus tard leur fille aînée Victoria s’unira à Daniel Westling dans les mêmes lieux
Le couple s’était rencontré lors d’un tournoi de tennis de charité 6 ans plus tôt. Depuis, ils ne s’étaient plus quittés et Sophie avait progressivement fait son apparition dans le sillage royal. A plusieurs reprises annoncées, les fiançailles officielles ont seulement eu lieu en janvier 1999, un an et demi après le tragique décès de la princesse de Galles avec qui la presse anglaise se plaisait à l’époque à comparer Sophie Rhys-Jones.
A la demande des mariés, la cérémonie a revêtu un caractère très familial et sans trop de protocole, ce qui fut plus facilement possible à Windsor que si la cérémonie avait eu lieu à Westminster ou à Saint Paul à Londres. Quelques membres de familles royales étaient présents dont les souverains grecs, le prince Haakon de Norvège, le sultan de Brunei, le prince Hassan de Jordanie, le prince Joachim et la princesse Alexandra de Danemark, le prince Guillaume et la princesse Sibilla de Luxembourg.
Sophie Rhys-Jones avait confié la création de sa robe (brodée de 325.000 perles et petits cristaux) à Samantha Shaw. Son long voile était retenu par un diadème offert par la Reine d’Angleterre. Ses boucles d’oreille et son collier en perles blanches et noires sont un présent du prince Edward.
Contrairement aux mariages des princes de Galles et des ducs d’Yok, le public n’eut pas droit au traditionnel baiser.
La Reine titra les jeunes mariés : comte et comtesse de Wessex même s’il fut également question qu’ils deviennent duc et duchesse d’Edimbourg lors du décès du prince Philipp.
Le couple qui fêtera en juin prochain ses 10 ans de mariage a eu deux enfants : Louise et James, vicomte Severn.
le prince Heinrich de Hanovre, fils cadet du défunt prince Ernst August de Hanovre et de la princesse Ortrud de Schleswig-Holstein, frère du prince Ernst August épousait religieusement Thyra von Westernhagen.
La princesse Caroline de Monaco, épouse du prince Ernst, enceinte de huit mois n’assistait pas à la cérémonie.
Le couple a eu trois enfants : Alberto, Eugenia et Julius.
Avec ses longues boucles brunes, ses yeux marron et son visage d'enfant, Victoria de Suède est l'une des têtes couronnées les plus populaires d'Europe et l'annonce de son mariage avec Daneil Westling, son ancien prof de gym, a encore fait grimper sa cote parce qu'elle a dû affronter les réticences de son entourage, préoccupé par le fossé culturel entre les deux jeunes gens.
Victoria de Suède est une future Reine qui n'aura, comme son père aujourd'hui, aucun pouvoir politique. Dans cette monarchie constitutionnelle, le chef de l'Etat n'a quasiment que des fonctions honorifiques et de représentation, un peu à l'image de ce que l'on connaît en Belgique, la Belgique qui sera de la fête avec toute la famille royale.
La reine Astrid, la mère du roi Albert II était une princesse suédoise, née en 1905, fille du prince Carl de Suède et de la princesse Ingeborg de Danemark et nièce du roi Gustav V de Suède. Les deux familles sont cousines. Victoria est d'ailleurs marraine, avec la princesse Claire, d'Eléonore, la cadette des enfants de Philippe et Mathilde.
La princesse Victoria a aujourd'hui 32 ans. Elle est l'héritière du trône depuis l'abolition de la loi salique en 1979, deux ans après sa naissance.
De nombreux souverains seront présents
De nombreux souverains, parmi lesquels le roi d'Espagne Juan Carlos et le roi de Jordanie Abdallah II, seront présents au mariage selon la liste officielle des invités dévoilée jeudi. Le roi Albert II sera présent lui aussi avec a reine Paola. Parmi les invités pour la noce de samedi figurent d'autres têtes couronnées, toujours accompagnées de leurs conjoints : la princesse héritière japonaise Masako, la reine Beatrix des Pays-Bas, la reine du Danemark Margrethe II et le roi de Norvège Harald V. Le grand-duc du Luxembourg et le prince Albert de Monaco seront également de la fête, tandis que la famille royale britannique sera elle représentée par le prince Edouard.
Parmi les monarques qui ne règnent pas figurent -avec leur titre dans la liste officielle- le roi de Grèce Constantin, le roi de Bulgarie Siméon et le prince de Serbie Alexandre. Plusieurs nobles allemands sont également sur la liste.
Côté républiques, les chefs d'Etat ne seront que deux : la présidente finlandaise, Tarja Halonen, et son homologue islandais Olafur Grimsson.
Stockholm met les petits plats dans les grands
Même si l'agitation liée à la noce et à son coût ont avivé les critiques contre l'institution monarchique, la Cour et la ville de Stockholm ont mis les petits plats dans les grands : concerts, émissions de télévisions, banquet à bord d'un trois mâts, les festivités se multiplient à la veille de la cérémonie nuptiale qui se déroulera à la cathédrale Storkyrkan. Après la messe, le cortège, en carrosse et à cheval, traversera la ville puis le jeune couple prendra place dans une embarcation sur la mer Baltique pour rejoindre le palais sur l'île de Gamla Stan.
Tandis que les préparatifs nuptiaux vont bon train, un sondage révèle que le nombre de Suédois voulant abolir la monarchie a plus que doublé en 10 ans et que plus d'un quart de la population (28%) réclame aujourd'hui l'abolition dans ce pays où le monarque est un chef d'Etat qui n'a en pratique aucun pouvoir politique. Les membres de la famille royale ne sont pas en cause. "Nous aimons les personnes, ce sont des gens très bien, amicaux, ils ne font de mal à personne, c'est juste qu'ils héritent du pouvoir", a expliqué à l'AFP la secrétaire générale des Républicains de Suède, Mona Broshammar.
Un peu de sang français, beaucoup d'allemand
La princesse héritière Victoria de Suède est issue de la plus vieille dynastie régnant sans interruption en Europe, fondée il y a près de deux siècles par le Français Jean-Baptiste Bernadotte.
Simple soldat sous la révolution française, maréchal d'Empire sous Napoléon, ce militaire au destin incroyable, né à Pau en 1763 dans une famille modeste, a été appelé à la rescousse par les Suédois dans un pays en pleine débâcle.
Ce républicain farouchement anti-monarchique montera pourtant sur le trône de Suède en 1818 et, jusqu'à ce jour, ses descendants se succèdent sans discontinuer à la tête du royaume. Avant d'être couronné, le maréchal Bernadotte sera d'abord élu "prince royal" de Suède à l'unanimité par la Diète suédoise en août 1810. Il prendra ensuite le nom de Karl XIV Johan et il règnera 26 ans jusqu'à sa mort en 1844, sans jamais avoir parlé le suédois. "Aujourd'hui il n'y a plus beaucoup de sang français qui coule dans les veines des Bernadotte. L'héritage allemand domine", écrit l'historien et journaliste Herman Linqvist, biographe de Victoria. "Des sept reines de la dynastie Bernadotte, toutes avaient une mère allemande, à l'exception de la reine Désirée, épouse de Karl XIV Johan, précise-t-il. Dans la plupart des cas ce sont les deux parents de la reine qui sont Allemands".
Daniel Westling devient prince consort
Daniel Westling est né dans le centre de la Suède, près d'Örebro, le 15 septembre 1973, jour du couronnement de son futur beau-père. Mais c'est dans la petite ville d'Ockelbo, à 190 kilomètres au nord de Stockholm, qu'il a été élevé par sa mère, employée de la poste et par son père chargé d'un service d'aides sociales. Son père a lui aussi occupé la une de la presse quand il a dû donner un rein à son fils l'an dernier, une insuffisance rénale congénitale mais non héréditaire, a assuré le futur époux.
Après le mariage, "M. Daniel Westling sera fait prince de Suède par le roi" et deviendra de ce fait "membre de la famille royale, c'est-à-dire qu'il recevra le rang de Majesté royale et sera donc appelé Sa majesté royale le prince Daniel", a annoncé la Cour. Il obtiendra également par cette union le titre de duc du Västergötland, le duché comprenant Göteborg à l'ouest du royaume.
Les paris sont lancés
A quelques jours du mariage, les sites de paris en ligne proposaient plusieurs questions : va-t-il pleuvoir le jour de la noce ? Le premier enfant sera-t-il une fille ou un garçon ? Des jumeaux ? Le premier enfant naîtra-t-il exactement le 20 juin 2011 ?
Dans sa dernière prévision mardi midi, le principal institut météorologique suédois, SMHI, prévoit un temps légèrement nuageux avec une température dans l'après-midi d'environ 17 degrés.
Au milieu de toutes ces incertitudes, une chose est sûre néanmoins pour le SMHI : le soleil se lèvera officiellement à 03h30 et se couchera sur Stockholm à 22h07 précises.
Le mariage est à suivre en direct dès 14 heure 30 sur la Une téléCes commentaires, trouvés sur le site "Église catholique en France", permettent à toute personne de bonne volonté, chrétienne ou non, de mieux comprendre la Bible, le livre le plus diffusé au monde, en
donnant des explications historiques ;
donnant le sens passé de certains mots ou expressions dont la signification a parfois changé depuis ou peut être mal comprise (aujourd'hui, "chérubin" ; je consacre une double page de mon blog à recenser tous ces mots ou expressions) ;
décodant le langage imagé utilisé par l'auteur.
Attention le texte écrit peut différer des versions audio (Radio-Notre-Dame) et vidéo (KTO TV) qui ont été modifiées par Marie-Noëlle Thabut, parfois pour les améliorer, parfois pour s'adapter aux formats imposés par ces chaînes de radio ou de télévision. Dans cette hypothèse, nous mettons en italiques les passages supprimés pour ces médias.
Je souhaite arriver à mettre ici, chaque dimanche, les commentaires de Marie-Noëlle Thabut. Ma seule contribution consiste à surligner les passages que je trouve les plus enrichissants et à écrire en rouge ceux qui parlent d'un thème qui m'est cher : la liberté (trois autres pages de mon blog sont consacrées à ces passages des Évangiles, du reste du Nouveau Testament ou de l'Ancien Testament qui parlent de la liberté). D'après Marie-Noëlle Thabut, "... si nous ne trouvons pas dans les textes une parole libérante,c'est que nous ne les avons pas compris."
Version audio, trouvée sur le site de Radio-Notre-Dame (disponible seulement à compter du 18 juin 2016).
En bas de page, vous avez désormais les versions vidéo des commentaires, trouvées sur KTO TV.
Ainsi parle le Seigneur : 12, 10 Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication. Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui comme on se lamente sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement comme on pleure sur un premier-né. 11 Ce jour-là, il y aura grande lamentation dans Jérusalem.
13, 1 Ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure.
Ce texte nous transporte vers l’an 300 avant notre ère. À cette époque-là, plusieurs nouveaux écrits circulent chez les Juifs en Israël. On remarque, en particulier, un groupe de morceaux choisis qui parlent surtout du Messie à venir. Ils le présentent d’une manière inhabituelle : ce ne sera pas un roi triomphant, mais humble, doux et modeste. Ils vont même jusqu’à laisser entendre qu’il souffrira injustement de la main même de ceux qu’il voudra sauver. Ces écrits sont anonymes. Pour éviter de les égarer on les annexe au livre du prophète Zacharie qui existe depuis déjà 200 ans et qui comporte 8 chapitres. L’addition formera ce que nous appelons les chapitres 9 à 14. J’en viens au texte de ce dimanche, extrait donc de cette dernière partie du livre de Zacharie, puisqu’il se trouve aux chapitres 12 et 13. Il nous décrit une scène étrange : elle se passe à Jérusalem, les acteurs sont la famille royale des descendants de David et les habitants de la Ville sainte. Au centre de la scène, un condamné, supplicié. Curieusement, ceux qui le contemplent et se lamentent sur lui sont justement ses bourreaux. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé », dit Zacharie. Et voilà qu’il se passe une chose incroyable : le cœur des bourreaux est tout transformé : Dieu les remplit de tendresse et de bonté : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication ». Si je comprends bien, le message de Zacharie est le suivant : le Messie sera d’abord transpercé (c’est-à-dire méconnu, rejeté, tué) ; mais ensuite, les yeux de son peuple s’ouvriront et ils le reconnaîtront comme le Messie. Et alors, ils regretteront amèrement leur conduite, ils le pleureront, ils porteront le deuil : les expressions « ils feront une lamentation sur lui comme on se lamente sur un fils unique, ils pleureront sur lui amèrement comme sur un premier-né ; il y aura grande lamentation dans Jérusalem… » sont des allusions aux habitudes du deuil ; et bien sûr, le rejet du Messie sera compris après coup comme le meurtre de l’être le plus précieux. Et alors avec les yeux, ce sont les cœurs qui s’ouvriront : Ézéchiel avait dit quelque chose de semblable : « Je vous donnerai un cœur neuf, et je mettrai en vous un esprit neuf ; j’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36, 26) : quand Zacharie parle de bonté et supplication, de lamentation, de larmes amères, il dit bien que les cœurs de pierre se sont enfin brisés : ils sont devenus des cœurs de chair. Et au fur et à mesure que nos cœurs de pierre se brisent, pour laisser la place au cœur de chair qui est en chacun de nous, nous découvrons nos complicités : tout ce que nous laissons faire par indifférence, ou par lâcheté ; c’est Ézéchiel encore qui dit : « Le dégoût vous montera au visage à cause de vos péchés et de vos abominations » (Ez 6, 9 ; 20, 43 ; 36, 31). Quand on est adultes et conséquents, on ne peut pas s’en « laver les mains », à la Pilate. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » : même ceux qui n’ont pas physiquement participé au meurtre découvriront leur complicité. Et alors il y aura grande lamentation dans Jérusalem tout entière, c’est-à-dire dans le peuple tout entier. Reste la dernière phrase du texte : « Ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure ». Mystérieusement, on a bien l’impression que la conversion du peuple sera le fruit de cette mort injuste. Qu’il faudra que le Messie aille jusque-là pour que les yeux, (pour que le cœur) de son peuple s’ouvrent… N’est-ce pas cela exactement que Jésus ressuscité voulait faire comprendre aux disciples d’Emmaüs quand il leur disait : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela ? » Au fond, j’entends là que le péché, la souillure c’était justement ce cœur de pierre, ces yeux fermés, le refus de reconnaître nos complicités. Mais le meurtre injuste du Messie fera jaillir une source, un torrent qui emportera tout, qui balaiera tout. Saint Jean, qui, visiblement, connaissait bien le livre de Zacharie, dira plus tard « un fleuve d’eau vive ». Voilà donc un texte qui nous concerne au plus haut point : car l’une des questions que nous nous posons souvent, c’est « On dit que Jésus est le Sauveur… De quoi Jésus nous sauve-t-il ? Et comment ? » Or, les premiers Chrétiens se la posaient tout comme nous ; et spontanément, ils sont allés chercher la réponse dans ce texte de Zacharie. La réponse est double : premièrement, de quoi Jésus nous sauve-t-il ? Il nous sauve de la haine, de la violence, de l’égoïsme qui sont l’origine de tous nos maux. Pour reprendre l’expression d’Ézéchiel, il change nos cœurs de pierre en cœurs de chair. Zacharie parle « d’un esprit qui fera naître en nous bonté et supplication ». Deuxièmement, comment Jésus nous sauve-t-il ? Réponse : en livrant son corps transpercé à nos regards. C’est de Zacharie que saint Jean a repris dans le récit de la Passion la fameuse phrase « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ». Et Zacharie continue : « En ce jour-là, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure ». Il restera à nous demander si ce salut est bien accompli, alors que l’humanité continue à vivre dans la haine, la violence, les égoïsmes et les désordres de toute sorte ? Que répondre sinon que Dieu nous a créés libres : à nous d’accepter de lever les yeux. Il ne nous convertira pas de force. ——————————– Cette dernière partie du livre de Zacharie était très populaire au temps des premiers Chrétiens. Les évangiles, tous spécialement dans les récits de la Passion y font référence.
2 Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.
3 Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire. 4 Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres !
5 Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom. 6 Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
8 Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes. 9 Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient.
« Mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi… » Tout ce psaume est écrit à la première personne du singulier ; mais, comme toujours dans les psaumes, ce singulier est collectif : c’est le peuple d’Israël tout entier qui peut dire « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube » … Et quand il dit « dès l’aube », il veut dire depuis l’aube des temps, car depuis toujours, le peuple d’Israël est en quête de son Dieu. « Mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » : en Israël, ces expressions sont très réalistes : la terre désertique, assoiffée, qui n’attend que la pluie pour revivre, c’est une expérience habituelle, très suggestive. Depuis l’aube de son histoire, Israël a soif de son Dieu, une soif d’autant plus grande qu’il a expérimenté la présence, l’intimité proposée par Dieu. Il va jusqu’à dire « Mon âme s’attache à toi », ce qui est une expression très forte : littéralement il faudrait traduire : « mon âme adhère à toi, mon âme est suspendue… accrochée à toi, elle se presse contre toi ». Pour exprimer son expérience de relation à Dieu, le peuple élu se compare à un lévite : les lévites, (c’est-à-dire les membres de la tribu de Lévi) étaient par naissance consacrés au service du Temple de Jérusalem et ils y passaient le plus clair de leur temps. Il faut donc lire ce psaume en décodant les images : Israël est comme un lévite. Nous avons déjà eu des occasions de le voir, les psaumes sont toujours des prières collectives, mais ils se présentent comme le cri d’un individu isolé : c’est une mise en scène qu’on appelle le revêtement du psaume ; il faut alors lire : Israël est comme l’individu qu’on met en scène (ici un lévite). On ne s’étonne pas, par conséquent, de rencontrer dans ce psaume de multiples allusions très concrètes à la vie quotidienne d’un lévite dans le temple de Jérusalem. Je les reprends : « Je t’ai contemplé au sanctuaire » : seuls les lévites avaient accès à la partie sainte du Temple… « toute ma vie, je vais te bénir » ; effectivement toute la vie du lévite était consacrée à la louange de Dieu… « lever les mains en invoquant ton nom » : là nous voyons le lévite en prière, les mains levées… « comme par un festin je serai rassasié » : certains sacrifices étaient suivis d’un repas de communion pour tous les assistants, et d’autre part, vous savez que les lévites recevaient pour leur nourriture une part de la viande des sacrifices … Enfin l’allusion la plus flagrante c’est « je crie de joie à l’ombre de tes ailes » : voilà une expression qu’on ne peut comprendre que si on connaît les secrets de l’intérieur du Temple : là, dans le lieu le plus sacré, le « Saint des Saints », se trouvait l’Arche d’Alliance ; pour nous, il n’est pas très facile de nous représenter l’Arche d’Alliance : quand nous disons Arche aujourd’hui, nous risquons de penser à une œuvre architecturale imposante : les Parisiens penseraient peut-être à ce qu’ils appellent la Grande Arche de la Défense… Pour Israël, c’est tout autre chose ! Il s’agit de ce qu’ils ont de plus sacré : un petit coffret de bois précieux, recouvert d’or, qui abritait les tables de la Loi. Sur ce coffret, veillaient deux énormes statues de chérubins. Les « Chérubins » n’ont pas été inventés par Israël : le mot vient de Mésopotamie. C’étaient des êtres célestes, à corps de lion, et face d’homme, et surtout des ailes immenses. En Mésopotamie, ils étaient honorés comme des divinités… en Israël au contraire, on prend bien soin de montrer qu’ils ne sont que des créatures : ils sont représentés comme des protecteurs de l’Arche, mais leurs ailes déployées sont considérées comme le marchepied du trône de Dieu. Ici, le lévite en prière dans le Temple, à l’ombre des ailes des chérubins se sent enveloppé de la tendresse de son Dieu depuis l’aube jusqu’à la nuit. En réalité, ce lévite c’est Israël tout entier qui, depuis l’aube de son histoire et jusqu’à la fin des temps, s’émerveille de l’intimité que Dieu lui propose : et donc, à un deuxième niveau, c’est l’expérience du peuple qui affleure dans ce psaume : par exemple « mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » est certainement une allusion au séjour dans le désert après la sortie d’Égypte et à l’expérience terrible de la soif à Massa et Meriba (Ex 17). « Je t’ai contemplé au sanctuaire » est une allusion aux manifestations de Dieu au Sinaï, le lieu sacré où le peuple a contemplé son Dieu qui lui offrait l’Alliance… « J’ai vu ta force et ta gloire » : dans la mémoire d’Israël, cela évoque les prodiges de Dieu pendant l’Exode pour libérer son peuple de l’esclavage en Égypte. Toutes ces évocations d’une vie d’Alliance, d’intimité sans ombre sont peut-être la preuve que ce psaume a été écrit dans une période moins lumineuse ! À un moment où il faut s’accrocher aux souvenirs du passé pour garder l’espérance. Car tout n’est pas si rose : la preuve, les derniers versets (que nous n’avons pas lus aujourd’hui), disent fortement, violemment même, l’attente de la disparition du mal sur la terre… Ce qui prouve bien que les croyants sont affrontés à la souffrance. Israël attend la pleine réalisation des promesses de Dieu, les cieux nouveaux, la terre nouvelle où il n’y aura plus ni larmes ni deuil. Dans la première lecture de ce dimanche, Zacharie annonçait la profonde transformation du cœur de l’homme : enfin les yeux et les cœurs s’ouvriront quand ils accepteront de lever les yeux sur le Messie transpercé. Le psaume 62/63 répond en écho : oui, ce jour béni viendra ; vous, peuple élu, en avez déjà un avant-goût ; en attendant sa venue pleine et définitive, recherchez l’intimité avec Dieu, attachez vous à lui, seule sa présence peut combler vos cœurs. « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi… Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire. Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres ! »
Frères, 26 tous, dans le Christ Jésus, vous êtes fils de Dieu par la foi. 27 En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; 28 il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. 29 Et si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham : vous êtes héritiers selon la promesse.
On sait que Paul s’adresse ici à la communauté chrétienne de Galatie à un moment où elle traverse une grave querelle. La phrase « Il n’y a plus ni Juif ni païen, ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme… » n’en prend que plus de relief. « Vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus », chaque jour qui passe nous démontre le contraire… Nous ne connaissons que trop de clivages, de racismes de toute sorte, tout aussi douloureux, tout aussi tenaces que ceux qui déchiraient les Galates… C’est là que nous sentons cruellement le fossé qui sépare l’espoir de la réalité. Et pourtant Paul insiste. S’il insiste, justement, c’est pour nous inviter à dépasser les apparences : ce que nous appelons la réalité concrète n’est faite que de différences de sexe, de race, d’origine sociale… (et j’en oublie)… mais, nous dit Paul, ce ne sont que des apparences. Bien plus forte que toutes ces apparences, il y a notre unité profonde parce que, les uns et les autres, nous sommes greffés sur Jésus-Christ. Un même sang, une même sève coule dans nos veines, pourrait-on dire. « Vous tous, que le Baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. » L’image du vêtement est superbe : le manteau du Christ nous enveloppe tous et il recouvre toutes nos particularités qui en deviennent accessoires ; comment ne pas penser à cette phrase du Père Teilhard de Chardin : « Dès l’origine des Choses un Avent de recueillement et de labeur a commencé… Et depuis que Jésus est né, qu’Il a fini de grandir, qu’Il est mort, tout a continué de se mouvoir, parce que le Christ n’a pas achevé de se former. Il n’a pas ramené à Lui les derniers plis de la Robe de chair et d’amour que lui forment ses fidèles … » (Écrits de guerre – 1916). Concrètement, si Paul insiste, c’est parce que la question se pose : le texte lui-même dit bien où se situaient les problèmes… quand Paul dit « il n’y a plus ni Juif ni païen » cela veut bien dire qu’entre les Chrétiens d’origine juive et ceux qui étaient d’anciens païens, il y avait de sérieuses difficultés ; de la même manière, les deux propositions suivantes : « il n’y a plus ni esclave ni homme libre » et « il n’y a plus l’homme et la femme » laissent deviner quelles divisions Paul appelle les Galates à surmonter. Notons au passage qu’on ne peut pas accuser Paul de misogynie : « Il n’y a plus l’homme et la femme » dit-il ; traduisez « il n’y a plus que des baptisés » ; vous êtes des fidèles du Christ, c’est cela seul qui compte. Voilà votre dignité : même s’il subsiste dans la société des différences de rôle entre hommes et femmes, même si dans l’Église les mêmes responsabilités ne vous sont pas confiées, au regard de la foi, vous êtes avant tout des baptisés. « Il n’y a plus ni esclave ni homme libre » : là encore, cela ne veut pas dire que Paul préconise la révolution ; mais quel que soit le rang social des uns et des autres, vous aurez pour tous la même considération car tous vous êtes des baptisés. Vous ne regarderez pas avec moins de respect et de déférence celui qui vous paraît moins haut placé sur l’échelle sociale : la recommandation vaut bien encore pour nous aujourd’hui ! Je reviens sur la première distinction que Paul invite les Galates à dépasser : « Il n’y a plus ni Juif ni païen » ; on connaît le problème qui a empoisonné les premières communautés chrétiennes : la querelle que les anciens Juifs devenus Chrétiens faisaient aux Chrétiens non-Juifs, c’est-à-dire des gens qui jusqu’ici étaient des païens, des non-circoncis ; il était facile de les culpabiliser : tant qu’ils ne se pliaient pas aux règles de la religion juive, ils ne faisaient pas partie du peuple élu. La question qui se cachait par derrière était en fin de compte : est-ce que la foi suffit ? Ou bien faut-il en outre pratiquer la loi juive, en particulier la circoncision ? Paul répond : Abraham non plus n’était pas encore circoncis (pas plus que les Galates) quand il a entendu les Promesses de Dieu ; et parce qu’il mit sa confiance en Dieu, il fut considéré comme juste : « Abraham eut foi dans le SEIGNEUR et pour cela le SEIGNEUR le considéra comme juste. » (Gn 15, 6). Or l’une des promesses visait toutes les familles de la terre : « En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » (Gn 12, 3). Toutes les familles de la terre, dont vous, les Galates. Mais Paul va encore plus loin : non seulement les Galates bénéficient de la bénédiction promise à toutes les familles de la terre, mais mieux encore, ils sont des descendants d’Abraham, ils deviennent membres du peuple de la promesse ; biologiquement, c’est impossible ; mais spirituellement ils le sont devenus par leur Baptême. Par le Baptême, les chrétiens sont intégrés à Jésus-Christ, et par lui, ils sont intégrés à la descendance d’Abraham : « Vous tous que le Baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » : et il faut entendre le mot « unis » au sens très fort ; notre nom même de Chrétiens, qui signifie « du Christ », dit bien que nous lui appartenons. Unis à lui, qui est le fils parfait du Père, nous sommes intégrés à la descendance d’Abraham, le croyant. « Si vous appartenez au Christ, c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham, le croyant. » Circoncis ou non, puisque nous sommes croyants, nous sommes donc les descendants d’Abraham, une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, ou les grains de sable de la mer, comme Dieu le lui avait promis… nous sommes ses héritiers. Le Code de Droit canonique en tire les conséquences quand il affirme « Entre tous les fidèles, du fait de leur régénération dans le Christ, il existe quant à la dignité et à l’activité, une véritable égalité… » (Canon 208). Concrètement, quotidiennement, les inégalités et les divisions subsistent quand même parmi nous ; et toute notre vie est tiraillée entre notre destin, notre vocation de baptisés et la lourdeur des divisions qui ont bien l’air de nous coller à la peau. Mais si l’on prend Paul au sérieux, chaque fois que nous constatons que nous vivons encore sous un régime de discriminations entre nous, nous devrions nous dire que nos façons de faire sont périmées : parce que, depuis notre Baptême, nous sommes tous unis au Christ, greffés sur le Christ : au fond, ici aussi, nous devrions nous dire « qu’il ne faut pas séparer ce que Dieu a uni ».
18 En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » 19 Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » 20 Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » 21 Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, 22 et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » 23 Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. 24 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. »
Jésus vient de guérir ceux qui en avaient besoin et de multiplier le pain pour nourrir la foule. Et c’est juste à ce moment-là qu’il pose à ses disciples la question de confiance. « Qui suis-je ? » Et il la pose en deux temps ; la foule, d’abord, que pense-t-elle de moi ? Et vous, mes disciples ? Certainement il y a là une pédagogie de sa part : il veut faire faire à ses disciples le pas de la foi. Pour la foule, qui suis-je ? Et la réponse est celle de n’importe qui ; et pour vous ? Et là, il sollicite leur engagement personnel. Commençons par les opinions de la foule : certains croient que Jésus n’est autre que Jean-Baptiste ressuscité, d’autres le prennent pour Élie, enfin d’autres pensent qu’il est un autre prophète ressuscité. Première remarque, l’idée de résurrection était répandue déjà puisqu’on l’envisage pour Jean-Baptiste et pour des prophètes ; une fraction du peuple juif, au moins, était donc prête à entendre le message de Résurrection du matin de Pâques. Deuxième remarque : cette question intervient après la multiplication des pains : Élie aussi avait opéré un miracle du pain, rappelez-vous l’histoire de la veuve de Sarepta… Or le prophète Malachie avait bien annoncé que Élie reviendrait : « Voici que je vais vous envoyer Élie, le prophète, avant que ne vienne le Jour du Seigneur… Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, celui des fils vers leurs pères… » (Ml 3, 23). Prendre Jésus pour Élie revenu, pourquoi pas ? Mais, dans le récit de la Transfiguration qui suit tout de suite chez Luc notre texte d’aujourd’hui, Pierre, Jacques et Jean verront Élie auprès de Jésus transfiguré : cela les aidera à reconnaître que Jésus n’est pas le prophète Élie revenu sur terre. Apparemment, la foule s’interroge sur Jésus, mais les avis sont partagés : peut-être Jean-Baptiste, qu’Hérode Antipas (le fils d’Hérode le Grand) vient de faire exécuter, est-il ressuscité ? Quelques versets plus haut, Luc racontait qu’Hérode lui-même ne savait pas quoi penser à ce sujet : « Hérode le Tétrarque apprit tout ce qui se passait et il était perplexe, car certains disaient que Jean (le Baptiste) était ressuscité des morts, d’autres qu’Élie était apparu, d’autres qu’un prophète d’autrefois était ressuscité. Hérode dit : « Jean, je l’ai fait moi-même décapiter. Mais quel est celui-ci, dont j’entends dire de telles choses ? » (Lc 9, 7-9). Maintenant, c’est au tour des disciples de risquer une réponse à la question « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Le premier, Pierre prend la parole et dit « Le Messie de Dieu », c’est-à-dire celui qui a reçu l’onction, celui qui est habité par l’Esprit de Dieu et qui vient instaurer le Royaume de Dieu. Et d’ailleurs, pour Pierre la multiplication des pains en est la preuve : le Royaume de Dieu est déjà là. Ce qui est quand même curieux, c’est que Jésus a posé cette question ; mais dès que Pierre donne la bonne réponse, il lui interdit de la répéter ! « Il leur défendit vivement de le répéter à personne… ». Et alors il s’explique ; son explication revient à dire : oui, tu as raison au moins sur un point, je suis bien le Messie… mais attention, le Messie n’est pas exactement comme vous croyez ! Et il annonce un Messie souffrant : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les Anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite ». Plus tard, les Chrétiens reliront les prophéties d’Isaïe (Is 53 sur le Serviteur souffrant) et de Zacharie (sur le mystérieux transpercé ; cf. la première lecture de ce dimanche) qui, effectivement, annonçaient les souffrances du Messie ; mais au temps du Christ, bien peu pouvaient accepter cette éventualité. Le Messie était davantage attendu comme un chef de guerre triomphant qui libèrerait le peuple juif de l’occupation romaine. Là encore, l’attitude de Jésus est donc pédagogique : d’une part, il veut inciter les disciples à s’engager dans la foi, à se démarquer des opinions de la foule, mais d’autre part, il veut leur ouvrir les yeux sur sa véritable mission : une mission de service et non de puissance ; et cette révélation-là, visiblement la foule n’est pas encore prête à la recevoir. Il ne faut donc pas lui dire trop vite qu’on a reconnu le Messie, la foule risquerait de s’enflammer, si j’ose dire, de faire un contresens sur le mystère de Jésus. Dans cette annonce de sa Passion, Jésus dit ce fameux « Il faut »… comme il dira plus tard aux disciples d’Emmaüs, après la Résurrection « Il fallait »… Ce n’est certainement pas une exigence que Dieu aurait posée comme s’il faisait des comptes de mérites ! … C’est là que ce texte de Luc résonne étonnamment avec la lecture de Zacharie que nous lisons en première lecture : à propos de Zacharie, je vous disais : Il faudra que le Messie aille jusque-là… Alors seulement s’ouvriront les cœurs des hommes, lorsqu’ils « lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ». Enfin, Jésus avertit ceux qui le suivent qu’ils doivent, eux aussi, emprunter ce chemin de renoncement : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix chaque jour » : cette expression vise les difficultés, les épreuves de la mission d’évangélisation. Logiquement, s’ils se conduisent comme le maître, les disciples ne seront pas mieux traités que lui ! Comme lui, ils devront accepter ce qu’on peut appeler la « logique du grain de blé » (pour reprendre une image de saint Jean) : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi, la sauvera ». Vous l’avez remarqué, ces dernières phrases s’adressent en réalité à la foule et non plus seulement aux disciples ; l’invitation est donc très large : ne nous demandons pas d’où vient cette foule alors que dans les versets précédents, Jésus était seul avec ses disciples… Luc nous suggère ainsi qu’il n’y a pas d’autre condition préalable pour suivre Jésus : seulement être prêt à s’engager dans la mission d’annonce du Royaume sans jamais espérer de triomphe spectaculaire mais en acceptant l’enfouissement du grain de blé.
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Julienne Falconieri, religieuse italienne, fondatrice des Sœurs et des Moniales de Ordre des Servites de Marie
François Garasse, jésuite redouté de toute la sphère littéraire
L’humiliation de Saint Gilles
La ville est la seconde maison des comtes de Toulouse, après le château Narbonnais dans la ville rose ! D’ailleurs un des aïeuls de Raimond VI , célèbre héros de la 1e croisade en Orient s’appelle Raimond IV de Saint Gilles.
A l’époque, le delta du Rhône permet encore la navigation jusqu’à Saint Gilles et c’est donc une ville et un port importants.
Le 18 juin 1209, devant une foule immense, Raimond VI torse nu, sans chaussures, s’avance vers le légat Milon et les archevêques d’Aix, d’Arles et d’Auch et autres évêques de la région.
Il monte les marches de l’abbaye, s’humiliant ainsi devant l’Eglise mais surtout devant son peuple et certains de ses vassaux !
Avant de pénétrer dans celle ci, il prête serment, jure obéissance au pape et communie en prenant l’hostie.
Le légat Milon peut alors de nouveau le recevoir en tant que chrétien, et l’introduit dans l’Eglise en le flagellant...
Raimond VI est alors absout de ses pêchers et c’est humiliation suprême quand le légat le fait passer devant le tombeau de Pierre de Castelnau ...
En la Chapelle royale de Windsor, Lady Helen Windsor, fille du duc et de la duchesse de Kent a épousé en présence des membres de la famille royale britannique le 18 juin 1992 Tim Taylor, responsable d’une galerie d’art de Londres, fils du capitaine de frégate Mickael Taylor et de Madame Colin Wilkinshaw.
La mariée porte une création de Catherine Walker et une parure de perles prêtée par sa mère la duchesse de Kent.
Toute la famille royale assiste à la cérémonie y compris la reine d’Angleterre.
Le couple installé à Londres, a eu 4 enfants : Colombus, Cassius, Eloise et Estelle.
Après la naissance de leurs deux fils, Tim Taylor a vaillamment remporté son combat contre un cancer.
Lady Helen travaille pour le couturier Armani.
2011
Charles de Gaulle
Dans la soirée du 18 juin 1940, un quasi-inconnu du grand public, général de brigade à titre temporaire et ex-secrétaire d’état à la guerre du gouvernement Reynaud, lance depuis les micros de la BBC à Londres un appel exhortant ses compatriotes à la résistance.
Cet Appel est l’acte fondateur de la France Libre dont la saga se terminera presque 5 ans plus tard avec la présence de la France à la signature de la reddition sans conditions du IIIéme Reich, la création en Allemagne d’une zone d’occupation française et l’obtention d’un siège permanent avec droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU.
Parti de rien au milieu d’un désastre militaire sans précédent pour arriver à tout dans un contexte de victoire, Charles de Gaulle est devenu une légende en lui-même, ce qui est largement mérité mais présente parfois l’inconvénient de conserver dans l’historiographie quelques légendes annexes dont les erreurs historiques sont désormais avérées.
Si Charles de Gaulle, tout comme Churchill d’ailleurs, avait quelques belles et bonnes raisons de masquer certaines de ses difficultés dans ses Mémoires, expliquer comment se sont réellement passées les choses est tout à fait utile.
La décision de la rébellion :
C’est entre les 5 et 8 juin 1940 que Charles de Gaulle a été persuadé que Churchill maintiendrait la Grande-Bretagne en guerre et qu’il prend la décision, si le gouvernement français ne se replie pas sur l’Empire, de franchir son Rubicon, en l’occurrence la Manche dont la largeur sied parfaitement à l’étendue du franchissement en question. Dans ses Mémoires de Guerre, le général date sa décision du 16 juin. Si c’est exact sur le plan calendaire (C’est en effet le 16 qu’il a la preuve que le gouvernement ne se repliera pas sur l’Empire et va demander l’armistice), cela ne l’est pas sur le plan politique. (Voir source 1)
L’envol :
Les avocats passés ou contemporains du Maréchal Pétain indiquent souvent que de Gaulle s’est envolé de Bordeaux le 17 juin dans l’avion de Spears, représentant de Churchill auprès du gouvernement Reynaud, et qu’il l’a fait surtout de crainte d’être arrêté par le gouvernement Pétain, les deux hommes étant en froid depuis 1924.
Il est dorénavant clair que l’avion était celui mis à la disposition de de Gaulle et pas de Spears. De plus, la décision du départ est immédiate, Spears y adhère immédiatement et décide de partir à Londres avec lui pour aider à convaincre Churchill qui hésite car il souhaiterait recevoir à Londres des personnalités françaises de plus haut vol.
Les choses étant ce qu’elles étaient, il dû se « contenter » du général bien qu’ayant, lui aussi, présenté à l’origine son arrivée comme étant une « mesure de sécurité ».Il semblerait d’ailleurs que les bases du texte de l’Appel aient été jetées sur le papier dans la nuit du 16 au 17 juin à Bordeaux, traces d’une demande de De Gaulle pour les services d’une secrétaire ayant été retrouvées dans les archives. Mis à part préparer sa journée du lendemain, qu’il savait devoir être difficile, et établir les bases de sa future politique, on ne voit pas pourquoi il aurait eu besoin d’une dactylo cette nuit là.
(Voir source 2)
Le 17 juin :
Venant de Bordeaux, Charles de Gaulle et son aide de camp Geoffroy Chodron de Courcel, accompagnés de Spears, atterrissent à l'aérodrome londonien de Heston en fin de matinée.
Il s'installe dans un appartement prêté par un Français, près de Hyde Park, au centre de Londres, au numéro 6 de Seymour Place.
En milieu d'après-midi, le général de Gaulle est reçu par Winston Churchill au 10 Downing Street. Les appuis de Spears mais aussi de Duff Cooper ont eu raison des hésitations de Churchill. Le premier ministre britannique décide de mettre la BBC à la disposition du Général.
Il a été convenu qu'il ne l'utiliserait que lorsque le gouvernement Pétain aurait demandé l'armistice.
En fin d'après-midi, la nouvelle parvient à Londres que le maréchal Pétain vient d'annoncer aux Français qu'il faut cesser le combat.
Le général décide alors de lancer son appel dès le lendemain. Mais Churchill reste évasif.
La nouvelle du « il faut cesser le combat » émis par Pétain vers 12h 30 est connue à Londres dès 13h. Rien de neuf à cet égard dans l’après-midi ou la soirée. Mais c’est la que les ennuis commencent avec les hésitations anglaises !
D’une part et contrairement à ce que l’intéressé a écrit plus tard, le siège de Premier Ministre de Winston Churchill est fragile.
Les tenants de « l'appeasement », les pacifistes anglais, sont en force dans le gouvernement, sous la houlette de Lord Halifax et avec l’aide active de Robert Vansittart du Foreign Office, connu (à tort) comme churchillien ; il rejette viscéralement, les premiers jours, l’entreprise gaullienne, mais ne saurait être dit pacifiste. Ils ne veulent surtout pas, à ce stade de la guerre, critiquer en quoi que ce soit le Maréchal Pétain car, tout simplement, ils aimeraient imiter son initiative de demande de paix. Il convient aussi de faire la part du classicisme diplomatique car beaucoup de choses s’expliquent par la routine en un temps où elle est mortelle, car Hitler compte dessus.
D’autre part, les Français de Londres ne sont pas unanimement d’accord avec Charles de Gaulle, notamment Alexis Léger et, surtout, Jean Monnet.
Les uns comme les autres feront tout pour édulcorer autant que possible le texte de l’appel, voire l’empêcher.
Pour les comprendre, mais sans pour autant les approuver, il faut bien réaliser que Hitler avait complètement berné la quasi-totalité des dirigeants du monde et que se sont ceux qui espéraient alors pouvoir l’arrêter par les armes dans l’immédiat qui passaient pour de dangereux bellicistes.
Le 18 juin :
Au moins 3 versions du texte seront rédigées et vivement discutées ce jour la, sans compter l’ébauche datée du 17.
Il semblerait que 2 autres aient existé, mais elles ne sont connues que par des résumés.Le texte original sortira mal en point de ses affrontements qui durèrent toute la journée. Citons un extrait de l’une des délibérations du cabinet britannique ce jour là :
«Bien que le texte du message ne soulève aucune objection, il n’est pas souhaitable que le général de Gaulle, puisqu’il est persona non grata auprès du gouvernement français actuel, parle à la radio, aussi longtemps qu’on peut espérer que ce gouvernement agisse dans un sens conforme aux intérêts de l’alliance »
Deux versions du texte diffusé le 18 juin existent :
- Celui qui fut réellement prononcé ce soir la, à 22 heures et non avant comme certains le disent. Voir le texte en annexe 1.
- Celui diffuse AVANT par un communiqué de la BBC, donc moins censuré, et qui fut reproduit le 19 par certains journaux français, voir annexe 2.
Le véritable texte du 18 juin :
L’histoire de ce premier texte diffusé le 18 juin mérite à elle seule une mention spéciale. Le discours ne fut pas enregistré par la BBC.
Les premiers à avoir découvert ces différences furent une équipe d’amateurs passionnés sarthois (Voir source 3) qui se procurèrent le texte tel qu’enregistré par les services radiophoniques suisses dans des conditions qui firent dire par J.C. Averty, qui suivait cette affaire, à François Delpla au cours d’une conversation téléphonique que cela ressemblait à « une livraison d’héroïne dans un café de Barbès »
Publié sans mention de sources en 1990, ce texte ne fut cependant jamais nié par les autorités helvétiques malgré le fait que sa publication dérogeait de quelques mois à l’obligation des 50 ans de non communication, ce qui explique « l'ambiance » lors de sa livraison.
Mais le clou vient d’être enfoncé par Christian Rossé, membre suisse du forum « Le monde en guerre » (Voir source 4) qui a retrouvé dans les archives de Berne le texte original tel que publié, étonnement en allemand, par le service d’écoute radiophonique suisse dans son Bulletin du 19 juin 1940 à 6 heures du matin. Le texte en allemand et les cotes d’archives figurent ici en annexe 1.
L’après 18 juin :
La discussion rebondissant dans la nuit, sans qu'aucun document n'en parle, sinon le résultat final dans les journaux anglais du 19 au matin, qui est l'appel connu moins la dernière phrase "demain comme aujourd'hui…"
La encore, c’est Hitler qui mène le jeu. Pétain lui demande ses conditions d’armistice le 17 et … il se hâte lentement de répondre, attendant le 21 pour convoquer une réunion et faire connaître ses conditions. Ce n’est qu’à cette date que le gouvernement britannique lâchera du lest et laissera de Gaulle s’exprimer plus librement, mais pas complètement encore et ce n’est que le 23, jour où le cabinet examine pour la première fois l’éventualité de reconnaître un comité présidé par le général, que les choses avancent vraiment.
(Voir source 5 et 6)Avant cette date, les variantes de l’Appel sont purement militaires. Elles appellent à la résistance mais ne remettent pas en cause la légitimité de Pétain ni ne parlent de sa trahison, ce qui est cependant à la base de la rébellion gaullienne.
Les phrases manquantes seront ajoutées (ou plutôt rétablies) fin juillet ou début août (Accords de Gaulle-Churchill, là encore connu seulement par ses résultats et son contexte - accord du 7 août Angleterre-France libre -, notamment la fameuse affiche, dont la première apparition est dans les journaux anglais du 5 août)
La première apparition certaine du texte définitif se trouve dans le n° 1 du bulletin des FFL, mi-août 1940.
Photo Fondation de la France Libre
Les premiers ralliés :
Tant qu’il n’a pas en main cette reconnaissance de l’entité France Libre comme étant politique, Charles de Gaulle ne cherche pas vraiment à recruter des troupes, craignant que cela ne se transforme en une sorte de Légion Française à la remorque de l’armée britannique. Une maigre reconnaissance intervient cependant le 28 juin, Churchill reconnaissant officiellement de Gaulle comme étant le « Chef de tous les Français Libres, où qu’ils se trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée ».
C’est seulement à cette date que de Gaulle se consacre vraiment au recrutement, assuré que les volontaires ne seront pas « aspirés » par l’armée britannique.
Quelques adhésions notables ont cependant eu lieu entre temps : Le général Catroux, Thierry d’Argenlieu, L’Amiral Muselier, le Consul général à Bangkok Monod, l’attaché militaire à Tanger Luizet, le consul général à Pondichery, André Dewavrain qui, sous le pseudo de Passy prend en charge le BCRA, les célèbres marins de l’ile de Sein, le Consul général de France à Hong Kong, Louis Reynaud, etc.
Le professeur René Cassin, qui deviendra le juriste de la France Libre, arrive le 29. Il demande à de Gaulle « Nous ne sommes pas une Légion étrangère dans l’armée anglaise, nous sommes l’armée française ? ». De Gaulle lui a répondu, en le regardant bien en face « Nous sommes la France ». Cassin en est resté comme deux ronds de flan…
L’affaire de Mers-el-Kebir, le 4 juillet, a affaibli le recrutement parmi les soldats français présents à Londres depuis le repli de Dunkerque, a moins que la canonnade anglaise n’ait que servi de prétexte à des gens qui de toute façon n’auraient pas rejoint la France Libre.
C’est ainsi que le 14 juillet 1940, seulement 300 hommes défilèrent à Londres devant de Gaulle et Madame Churchill (Madame, pas Winston, significatif). Parmi eux, le parrain de Jacques Ghémard, tout juste équipé et n'ayant jamais marché au pas précédemment. Il semblerait que certains ont défilé en civil. Mais, selon Max Gallo6, les effectifs à cette date sont d’une brigade, soit environ 2000 hommes en Angleterre, plus d’autres ailleurs (Palestine, Egypte, etc.)
Cependant, affaiblir ne signifie pas tarir et des nouveaux volontaires se rallient en juillet-août :
900 légionnaires de la 13ème DBLE dont le capitaine Koenig et le lieutenant colonel Magrin-Verneret dit Monclar, futur commandant du Bataillon France pendant la guerre de Corée, le général Legentilhomme à Djibouti, le colonel de Larminat au Caire, Lapierre, agent consulaire à Chypre, le capitaine Hackin à Kaboul, le capitaine Bouillon en Gold Coast, le lieutenant Soustelle à Mexico, ralliement des Nouvelles-Hébrides et de Tahiti.
Quelques navires viennent renforcer les Forces Françaises Navales Libres de Muselier : Le contre-torpilleur Triomphant, les sous-marins Rubis et Narval.
Des pilotes aussi, qui seront les premiers Français Libres à reprendre le combat le 21 juillet aux cotés de la RAF.
Fin juillet, il y aura ainsi environ 2700 Français Libres en Angleterre, plus les militaires en poste à l’étranger et qui se sont ralliés, soit un total d’environ 7300, dont 567 en Palestine et 253 en Égypte.
Petites anecdotes quant à ces débuts chaotiques :
La première voiture que Charles de Gaulle a utilise à Londres était une voiture française, pas anglaise, mise à sa disposition avec le chauffeur par le Directeur de l’agence Cartier de Londres, Etienne Bellanger.
Grâce aux ralliements de quelques petites colonies et à l’arrivée avec Muselier d’un cargo français contenant 1250 tonnes de cuivre, la France Libre n’est pas financièrement à la remorque de la Grande-Bretagne.
Les seules « donations » anglaises sont du matériel militaire et des armes, ainsi que quelques « faveurs » comme par exemple louer Carlton Gardens aux FFL à un prix « d’ami ». Notons aussi que des collectes furent organisées en Angleterre par de simples citoyens britanniques en faveur des « Free French » qui bénéficièrent quasi immédiatement du soutien de la presse et du public britannique.
Au tout début, lorsque le personnel était très limité en nombre, de Gaulle en partant déjeuner avec son équipe demanda à la nouvelle recrue Georges Boris de rester pour « garder la boutique »
Ce dernier eut l’air très gêné, hésitant : « Mais je suis Juif ! ». Réponse de De Gaulle : « Monsieur Boris, je ne connais que deux sortes d’hommes : ceux qui se couchent et ceux qui veulent se battre. Vous appartenez à la seconde »
A ce jour, 52 764 Français Libres ont été nommément répertoriés (Voir source 7), mais leur nombre total est estimé à environ 55 000 par Henri Ecochard. De son coté, Jean-François Muracciole y rajoute environ 20 000 soldats « coloniaux » mais ce chiffre est discuté.
Le chemin de croix :
Convaincu dès le 8 juin 1940, décidé dès le 16, préparé à le faire dès le 17, Charles de Gaulle du attendre fin juin, voire début août 1940, pour pouvoir librement clamer haut et fort que Pétain avait trahi la République et que lui, de Gaulle, portait sur ses épaules fort larges et fort hautes mais ô combien encore fragiles la légitimité politique de la France.
De longues semaines de batailles ardues et pénibles pour échapper au concept d’une simple légion militaire française incorporée dans l’armée britannique qui en satisfaisait plus d’un et, enfin, de faire établir la notion de France Libre, organisme politique porteur de la légitimité de la République bafouée à Vichy.
Les temples gaullistes historiques qui rechignent à admettre ces faits on tort. Au lieu de s’en tenir à l’histoire sainte d’un Appel unique dès le 18, il leur serait plus utile de décorer leurs murs d’icônes retraçant ce chemin de croix. Cela présenterait l’avantage, comme disait l’un de mes bons maîtres que je ne nommerais pas, de « redonner du brillant aux statues ternies par l'encens des commémorations »
En effet, la simple reconnaissance de ces aléas nous montre un de Gaulle qui, face aux difficultés, plie mais ne romps pas et, à force de volonté, de conviction et d’excellence politique arrive enfin à ses fins pour notre plus grand bien.
Les premiers Français Libres de Hong Kong :
Dès le 20 juin 1940, le Consul général de France à Hong Kong, Louis Reynaud, en avise Londres : la communauté française du territoire refuse l’armistice et la paix séparée.
Le Comité de la France Libre est constitué le 19 septembre 1940 et, en 1941, sur les 120 membres de la communauté française, 40 adhèrent au comité. Tous, en décembre 1941, prennent part à la défense de Hong Kong, comme volontaires dans des unités combattantes ou dans la défense passive et trois y laisseront la vie. Neuf Français libres sont prisonniers de guerre. Plusieurs décèderont en captivité, dont Paul de Roux, directeur de la Banque de l’Indochine.
Une tombe, inaugurée en 1948 au cimetière militaire de Stanley, rappelle le sacrifice des Français Libres de Hong Kong.
- « Lieutenant Frédéric Marie Jocosta, né le 12 juin 1908, engagé volontaire le 8 décembre 1941, tué à North Point le 19 décembre 1941 »: officier de liaison et chef du service de renseignement de la France Libre à Singapour, Frédéric Jocosta est de passage à Hong Kong en octobre 1941. Il rejoint le Corps des Volontaires dès le premier jour de l’invasion japonaise, lancée le lendemain de l’attaque de Pearl Harbour. Frédéric Jocosta est tué dans les combats des premières semaines, sur l’un des points d’appui britanniques de la défense de l’île de Hong Kong.
- « Soldat Armand Delcourt, A.S.C. né à Tournai le 4 mai 1899, engagé volontaire en juillet 1940, tué à Répulse Bay le 21 décembre 1941 »: les archives précisent que «Monsieur Armand Delcourt, d’origine française mais belge de nationalité a trouvé la mort à Hong Kong dans des conditions particulièrement dramatiques». Le soldat Delcourt est en effet grièvement blessé de deux coups de baïonette à l’abdomen le 21 décembre. Deux jours plus tard, alors qu’il cherche un poste de secours pour se faire soigner, il est capturé par des soldats japonais à Repulse Bay, en même temps qu’une dizaine de soldats britanniques. Tous sont exécutés une demi-heure après leur capture d’une balle dans la nuque. Le consul de France, dans un mémoire de proposition pour décoration à titre posthume en date du 23 février 1947, précise au sujet d’Armand Delcourt : «faisant partie lui aussi malgré sa nationalité du mouvement de la France Libre et à ce titre s’était engagé dans le Corps des Volontaires»
- « Cannonier Pierre B.M. Mathieu, 2nd BTY, né à Marseille le 5 juillet 1911, engagé volontaire en juillet 1940, décédé à Sham Shui Po le 27 août 1943 ». Agent de la compagnie Optorg de Hong Kong, Pierre Mathieu rejoint la France Libre en 1941 et devient secrétaire de la section de Hong Kong. Incorporé dans le Corps des Volontaires, affecté à la Deuxième Batterie d’artillerie, il est fait prisonnier le 25 décembre 1941, dernier jour des combats, et se trouve interné à North Point puis à Stanley. C’est dans ce dernier camp, Sham Shui Po, qu’il meurt « électrocuté sur les fils de fer barbelés »
- « Captain J.B.E.R. Egal, H.K.V.D.C., né à Montclar d’Agenais le 6 mars 1892, décédé le 29 décembre 1947 à Hong Kong »: René Egal est l’ancien responsable de la France Libre à Shanghai et se trouve en transit à Hong Kong à l’ouverture des hostilités. Il rejoint le Corps des Volontaires de Hong Kong, comme capitaine, et fait partie du détachement chargé de la protection de l’usine électrique de l’île de Hong Kong. René Egal est fait prisonnier dans les premiers jours des combats et est interné au camp des officiers de Sam Shui Ho, à Kowloon. Un officier britannique, échappé de ce camp en 1944, fournit alors des nouvelles sur René Egal pendant sa période de captivité. En juillet 1944, Egal est «en bonne santé et a conservé un excellent moral. […] Il est assez convenablement traité et peut se procurer des vivres de l’extérieur. Il lui est permis de correspondre avec sa femme qui est professeur au collège municipal français de Shanghai». Libéré en 1945, René Egal reste à Hong Kong et ses années de captivité semblent l’avoir affaibli. Il décède en 1947 à l’âge de 54 ans.
- « Henri Belle, décédé à Narume, près de Nagoya le 3 novembre 1944 » : marin de la marine marchande, Henri Belle est en transit à Hong Kong lors de l’invasion japonaise, alors qu’il s’est porté volontaire pour rejoindre la France Libre. Il s’engage alors lui aussi dans le Corps des Volontaires et est fait prisonnier à l’issue des combats. Comme d’autres prisonniers occidentaux, Henri Belle est transféré vers un camp d’internement au Japon où il décède en 1944, sans que les causes du décès soient connues.
- « Paul de Roux, victime de la Kempetai, décédé à Hong Kong le 19 février 1944 » : directeur de la Banque d’Indochine à Hong Kong, Paul de Roux prend part à la résistance contre les forces d’occupation japonaises. Arrêté et torturé par la police secrète japonaise, la Kempetai, il meurt le 19 février 1944. L’acte de décès dressé auprès des autorités britanniques le 13 avril 1950, sur témoignage de « M. Kwok Chan, compradore de la Banque de l’Indochine », mentionne « Unknown » pour la cause de la mort, indication « inconnue » reprise dans la transcription de cet acte de décès, inscrite au Consulat de France le 17 avril 1950.
Mémorial de Hong Kong
Sources : archives du ministère des Affaires étrangères, Paris, fonds Londres ; Archives du Consulat général de France à Hong Kong ; Evan Stewart, Hong Kong Volunteers in Battle, Ye Olde Printerie, Hong Kong, 1953.Sources :
1 – « Du 5 au 8 juin 1940, un tournant », Daniel Laurent et Alain Adam
http://www.histoquiz-contemporain.com/Histoquiz/Lesdossiers/LaFrance19391945/juin40/Dossiers.htm
2 – « La face cachée de 1940 », François Delpla, F-X de Guibert, 2003
3 – « Revue historique et archéologique du Maine », No. 12, 1990, directeur Jacques Fourmy (décédé).
4– http://www.debarquement-normandie.com/phpBB2/viewtopic.php?t=17818
5– « L'appel du 18 juin 1940 », François Delpla, Grasset, 2000
6– Version enregistrée de l’Appel du 22 juin : cf bas de page
7 - http://www.francaislibres.net/liste/liste.phpAutres sources :
Articles de MM. Jean-Louis Crémieux Brilhac, Eric Branca et André Malraux en ligne sur le site de la Fondation Charles de Gaulle :
http://www.charles-de-gaulle.org/dossier/18juin/index.htmUne étrange bizarrerie à la mémoire courte :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/doc/AppelINABBC.doc
Taillée en pièces comme il se doit :
http://www.delpla.org/Annexes :
1 – Le texte de l’Appel du 18 juin, tel que retranscrit par les services d’écoute suisses.
2 – Le texte tel que diffusé le 19 juin par la presse française non encore atteinte par la Wehrmacht,
source « Le Petit Provençal »Annexe 1 :
« Le gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles conditions honorables pourrait cesser le combat. Il a déclaré en outre que la lutte devrait continuer si ces conditions étaient contraires à l’honneur, à la dignité, à l’indépendance de la France.
Nous avons été surpris et submergés par la force mécanique, la tactique de l'ennemi. Mais il y a, malgré tout, des raisons d’espérer.
Croyez-moi, rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent nous apporter la victoire.
La France n'est pas seule ! La France n'est pas seule ! La France n'est pas seule ! Elle peut faire bloc avec la Grande-Bretagne et disposer d’immenses réserves.
La guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Toutes les fautes qui ont été commises n’empêcheront pas qu’un jour l’ennemi sera écrasé Cela pourra se faire grâce à une force mécanique supérieure encore.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent actuellement en Grande-Bretagne ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Ceci vaut également pour les ingénieurs et les ouvriers spécialistes qui se trouvent déjà en Grande-Bretagne ou qui viendraient à s'y trouver.
Quoi qu’il arrive, la force intérieure de la résistance des Français ne doit pas faiblir. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. »
Dans les archives fédérales suisses de Berne, le compte-rendu du discours du général du Gaulle apparaît dans le Bulletin n° 153 publié par le Gruppe Ohr (Service écoute de la Division Presse et Radio de l’Etat-major Suisse) à 6h00 le 19 juin 1940, à la page 3.
Il est étonnement rédigé en allemand. Le voici tel que Christian Rossé nous l’a aimablement fourni :
« (11) England (frz.) 2200
General de Gaulle (Sous-secrétaire d’Etat de guerre dans l’ancien Cabinet Reynaud) spricht jetzt zu den franz. Hörern :
Die frz. Regierung hat beim Feind angefragt, zu welchen ehrenvollen Bedingungen ein Waffenstillstand möglich wäre. Ferner wurde erklärt, dass der Kampf weitergeführt werde, falls Bedingungen gestellt würden, die im Widerspruch ständen zu Frankreichs Ehre, Würde und Unabhängigkeit. Wir sind von Technik, Kraft, Taktik des Feindes überrascht und überwältigt worden. Trotz allem können wir hoffen. Glaubt mir, dass noch nichts verloren ist für Frankreich. Die gleichen Mittel, die jetzt gegen uns angewandt wurden, können uns den Sieg bringen. Frankreich ist nicht allein! (dieser Satz 3-mal wiederholt). Es kann einen Block bilden zusammen mit Grossbritannien und über unermessliche Reserven verfügen. Der Krieg ist nicht fertig mit der Schlacht um Frankreich. Alle Fehler, die gemacht wurden, werden nicht verhindern, dass eines Tages der Feind erdrückt wird. Dies kann geschehen mit einer Kriegsmaschine (force mécanique) die der feindlichen noch überlegen sein wird. Ich, General de Gaulle, jetzt in London lade die frz. Offiziere und Soldaten, die sich jetzt in Grossbritannien befinden oder noch hierher kommen, ein, sich mit mir in Verbindung zu setzen. Das Gleiche gilt für die frz. Ingenieure und Spezialarbeiter, die in Grossbritannien sind oder hierher kommen werden. Was auch kommen mag: die innere Widerstandskraft der Franzosen darf nicht untergehen. Wie heute, so werde ich auch morgen am Londoner Radio sprechen.
Fan/Lie
Scw/Stn.
Archives fédérales suisses, E4450/5768 Bd. 3 »
appel du 18 juin 1940 par le General De Gaulle
Annexe 2 :
« Le gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles conditions pourrait cesser le combat. Il a déclaré que si ces conditions étaient contraires à l’honneur, à la dignité, à l’indépendance de la France, le combat devrait continuer.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres »
Le 22, le général de Gaulle lançait un nouvel Appel :
Discours sur la BBC - juin 1940 :
Le Petit provencal
Affiche de Londres
Le Général de Gaulle restera dans l'histoire comme celui qui au lendemain de la défaite de 1940 permit à la France, en reprenant le combat, de sauver son honneur. Loin des considérations d'ordre politique, en octobre 1985 était reçu par le maire Raymond Chésa, Maurice Couve de Murville qui s'était rallié à De Gaulle en 1943. Ce dernier présenta dans la salle Joe Bousquet de l'ancienne mairie, une exposition sur l'homme du 18 juin intitulée "le sens d'une évocation".
Maurice Couve de Murville (1907-1999)
Debout de gauche à droite: J-P Cassabel (Député-Maire de Castenaudary), Nicole Bertrou, Jacques Blanc, Roger Andrieu, Michel Sampiétro, X,X, Pierre Sarcos,X, Jacques Albarel
Assis: Raymond Chésa et Maurice Couve de Murville
Le site documentaire sur le chantier de quatres siècles
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(site sur les sépultures des Habsbourg notamment sur la crypte des Capucins)
MAISON CIVILE DU ROI. (1)
d'après le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France
Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842)- Paris, 1816
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(Du Ve siècle au XVe siècle)
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Marcomir
roi Franc des Ampsivares
et des Chattes (légendaire)à la fin du IVe siècle |
Pharamond Duc des Francs Saliens (légendaire)ancêtre mythique des Mérovingiens |
Clodion le
Chevelu |
(incertain) |
Clodomir Roi d'Orléans |
Roi de Metz (futur Austrasie) |
Roi de Neustrie |
Roi d'Austrasie |
Théodebald
Ier Roi d'Austrasie
(Thibaut) |
Roi de Neustrie |
Roi de Bourgogne 561 – 592 |
Roi d'Austrasie |
Roi d'Austrasie |
Roi d'Austrasie |
Roi de Bourgogne |
sous la régence de Brunehilde |
Roi de Neustrie |
Roi des Francs (sans l'Aquitaine) |
Caribert
II Roi d'Aquitaine |
Roi de Neustrie, de Bourgogne |
Roi d'Austrasie |
Childebert
III l'Adopté Roi d'Austrasie |
Roi de Neustrie, de Bourgogne |
Roi d'Austrasie |
Roi de Neustrie
Roi des Francs
(en fait uniquement de Neustrie) |
Roi de Neustrie, Bourgogne et Austrasie |
Roi d'Austrasie |
Clovis IV Roi des Francs
(en fait uniquement de Neustrie)
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Roi des Francs
(en fait uniquement de Neustrie)
695 – 711
Dagobert III Roi des Francs de 711 à 715 Chilpéric II roi des Francs de Neustrie et des Burgondes de 715 à 719 puis de tous les Francs de 719 à 721. Clotaire IV Thierry IV Childéric III roi des Francs, de Neustrie de Bourgogne et d'Austrasie de 743 à 751 |
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Pépin III le Bref
Carloman Ier
Charles Ier dit Charles le Grand
CHARLEMAGNE
Louis Ier dit le Pieux
ou «le Débonnaire»
Lothaire Ier
Lothaire II
Charles II dit le Chauve
Louis II dit le Bègue
Louis III de France
Carloman II de France
Charles III dit le Gros
Eudes Ier de France
Robertin
Charles III dit le Simple
Robert le Fort
Robert Ier de France
Philippe V le Long
Charles IV le Bel
Valois
Philippe VI le Fortuné
Jean II le Bon
Charles V le Sage
Charles VI le Fol ou le Bien-Aimé
Charles VII le Victorieux
Louis XI de Valois
Charles VIII de Valois
Louis XII d'Orléans
François Ier d'Angoulème
Henri II d'Angoulème
François II d'Angoulème
Charles IX d'Angoulème
Henri III d'Angoulème